Plusieurs associations qui viennent en aide aux mal-logés et aux sans-abri ont menacé aujourd’hui le gouvernement de ne pas participer aux plans hivernaux qui vont être déployés pour mettre à l’abri les SDF en périodes de froid.
Réunies devant la presse près de l’Assemblée nationale pour dénoncer le projet de loi de finance 2015, qui selon elles marque « un abandon du gouvernement » en matière de mal-logement, 34 associations, ont fait part de « leur colère profonde » et ont « lancé une alerte » au gouvernement et aux parlementaires.
« Il n’y a dans le projet de loi de finance aucune mesure susceptible d’infléchir la situation catastrophique des 140.000 sans-abri et des 3,5 millions de mal-logés », a déclaré Florent Gueguen, délégué général de la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars) et porte-parole du collectif qui compte également Emmaüs, la Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde ou encore le Secours catholique.
« L’Etat fait le choix d’investir dans l’hébergement hôtelier plutôt que dans des solutions pérennes »
Le budget de l’hébergement est en hausse de 5%, mais « c’est le budget consacré à l’hébergement en hôtels des familles qui augmente de manière pharaonique. L’Etat fait le choix d’investir dans l’hébergement hôtelier, inadapté et coûteux (160 millions par an, ndlr), plutôt que dans des solutions pérennes », a-t-il regretté, réclamant « un plan d’urgence pour sortir ces familles des hôtels ».
Chambre sans cuisine et parfois sans douche, scolarisation défaillante, insécurité alimentaire, l’observatoire du Samu social de Paris a pointé jeudi dans une étude les conditions de vie préoccupantes des milliers de familles sans logement hébergées en Ile-de-France.
Le collectif réclame également de « mettre fin à la remise à la rue des sans-abri » à la fin des plans hivernaux, lorsque que les structures d’urgence referment leur porte, comme ce fut le cas cette année, à Toulouse, Bordeaux, Grenoble, Lyon ou Lille.
« Si les plans hivernaux ne permettent pas d’assurer la continuité de l’accueil des sans-abri et la dignité des personnes, un certains nombre d’associations refuseront de participer à ces plans, car nous ne voulons pas être complices de maltraitance », a-t-il affirmé.