Le conseil de l’ordre condamne les médecins qui refusent de soigner des patients attributaires de la CMU-C et de l’AME.
« Inacceptable »
Refuser de soigner les plus pauvres est « déontologiquement et moralement inacceptable », rappelle l’Ordre qui va porter plainte contre les médecins ayant ce genre de pratiques.
Début janvier, Médecins du Monde, la Fédération des acteurs de la solidarité (Fnars) et le Collectif interassociatif sur la santé (CISS) ont saisi le Défenseur des droits des cas de douze médecins ou dentistes qui avaient fait figurer « pas de CMU » ou « pas d’AME » sur leur page Doctolib.fr ou Monrdv.com, des sites de prise de rendez-vous.
L’Ordre demande « au Défenseur des droits et aux associations accompagnant des personnes attributaires de la CMU-C et de l’AME de lui transmettre les informations nominales collectées sur ces médecins afin de pouvoir porter plainte ».
Illégal
Le refus de soin est illégal. « Aucune personne ne peut faire l’objet de discriminations dans l’accès à la prévention ou aux soins. Le fait d’annoncer publiquement le refus de ces patients, même en les réorientant vers les hôpitaux publics, est contraire aux articles 225-1 et 225-2 du code pénal interdisant les discriminations », rappelle le Défenseur des droits qui a ouvert une enquête.
Contraire au serment d’Hippocrate
Il est aussi contraire au serment d’Hippocrate, que chaque médecin est sommé de respecter : »Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire ».