près avoir dévasté les îles françaises de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, l’ouragan Irma a touché Haïti, ce vendredi 8 septembre. Il a provoqué une forte montée des eaux dans le nord-est, des rafales de 250 km/h ont été enregistrées sur le territoire, emportant avec elles de nombreuses toitures.
Au micro de Franceinfo, Violaine Gagnet, responsable du pôle Caraïbes à Médecins du monde, a alerté sur les risques de choléra liés à une telle catastrophe naturelle. « Ça va très vite. Il faut intervenir dès les premiers jours pour prévenir l’épidémie », a-t-elle déclaré.
Comme l’explique l’Organisation mondiale de la santé, le choléra est causé par la bactérie Vibrio cholerae. « Les gens sont infectés après avoir consommé des aliments ou de l’eau qui ont été contaminés par les selles de personnes infectées », note l’organisation sur son site internet.
Pas d’accès à l’eau potable
Les canalisations étant arrachées, les populations n’ont pas d’accès à l’eau potable. L’acheminement de bouteilles d’eau vers les zones sinistrées a donc pour but d’éviter aux populations de consommer de l’eau souillée.
Le risque de choléra concerne aussi bien Haïti que l’île de Saint-Martin ou Saint-Barthélemy. Mais sur l’île la plus pauvre des Antilles où le choléra n’a finalement jamais été éradiqué depuis le passage de l’ouragan Matthew en 2016, la menace est grande. « Si je prends l’exemple de l’ouragan Matthew, qui a frappé le sud du pays en Haïti, on était à un cas par semaine puis à 200 après deux jours et à 2.000 au bout d’une semaine », a précisé Violaine Gagnet au micro de Franceinfo. Non traité, le choléra grave peut provoquer une déshydratation rapide et de fait, entraîner la mort.
Comment éviter l’épidémie ?
Pour éviter une propagation de cette infection, plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement et des ONG sur place. « Plusieurs milliers de bouteilles sont sur le site et une barge contenant 100 m3 est en cours d’acheminement », a déclaré Édouard Philippe, jeudi 7 août.
La responsable du pôle Caraïbes à Médecins du monde a rappelé que parmi ces mesures d’urgence, figure la distribution de pastilles destinées à purifier l’eau.
Les victimes qui présentent les symptômes de la pathologie, à savoir des vomissements, nausées et diarrhées, doivent être rapidement prises en charge. « En l’absence de traitement, 50% des personnes atteintes de choléra grave décéderont, mais un traitement rapide et approprié réduit ce pourcentage à moins de 1% des cas », relate l’OMS. Le confinement des victimes se révèle alors obligatoire pour éviter la propagation de la maladie.