Après le brutal séisme au Népal samedi, « l’urgence c’est les 72 premières heures » pour soigner les milliers de rescapés, explique à l’AFP Gilbert Potier, directeur des opérations internationales de Médecins du Monde qui, comme des dizaines d’autres ONG, déploie des moyens de secours.
« Tout le monde sait que c’est dans les 72 premières heures qu’on a le plus besoin de nous (.
..), qu’on est le plus efficaces sur les traumatismes, les fractures, les écrasements des gens qui ont été ensevelis », déclare Gilbert Potier.
Une équipe de douze personnes (chirurgiens, anesthésistes, infirmières et logisticiens) de Médecins du Monde, en partenariat avec Solidarités international, qui prendra en charge l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, décolle lundi pour le Népal.
Vont également être envoyées 20 tonnes de matériel, deux cliniques mobiles capables de recevoir chacune un millier de patients pour des opérations chirurgicales, et deux autres capables de prendre en charge chacune 10.000 personnes pour des soins de médecine courante.
Les Népalais « font face à un afflux de blessés auquel ils ne sont pas habitués et si les structures de santé sont détruites, ils vont être débordés », anticipe M. Potier.
« Ce qu’on va les aider à faire c’est le tri entre les moins blessés et les plus blessés », explique l’humanitaire, qui rappelle que « des gens sont encore sous les décombres » et que d’autres continuent à être blessés par des chutes de murs, de pierres, provoquées par les nombreuses répliques du séisme. Le bilan pourrait s’alourdir si la situation sanitaire se dégrade en raison d’un manque d’accès à l’eau, à la nourriture, aux soins.
– Une catastrophe anticipée –
Il s’agit aussi de continuer à soigner les pathologies répandues avant la catastrophe au Népal: gastroentérites, infections respiratoires, fièvres, etc.
« Le défi va être l’organisation des secours. On va tous arriver en même temps, il va falloir s’organiser », explique le responsable humanitaire.
Médecins du Monde comptait déjà une quarantaine d’employés au Népal dans le cadre d’un programme de santé maternelle et infantile. « Notre chef de mission et notre coordinatrice administrative étaient à Katmandou, elles ont été très très impressionnées par les répliques. Il y en avait toutes les vingt minutes. Elles ont aussi été impressionnées par la sérénité et la réactivité des Népalais ».
Le tremblement de terre de magnitude 7,8 survenu samedi a fait au moins 3.200 morts et plus de 6.500 blessés au Népal – le plus meurtrier depuis 80 ans -. Les humanitaires s’attendent à soigner « 3 à 5 fois plus de blessés que le nombre de morts, surtout dans les grandes zones urbaines comme Katmandou », et ont lancé des appels aux dons pour financer leurs opérations.
« On s’attendait à un gros séisme, ça fait 4 ans que les scientifiques nous parlent d’un risque. On avait anticipé la catastrophe en stockant des kits de chirurgie et du matériel », raconte M. Potier. « Au Népal, il y avait eu des préparations aux gestes de secours et à la façon de se comporter quand la terre tremble ». Et dès les premières heures « la solidarité a joué à plein ».