Mercredi soir, lors du conseil municipal, Natacha Bouchart a demandé aux association HCR et Médecins du monde de déplacer les migrants du squat Tioxide. Médecins du monde demande à l’État les moyens d’intervenir.
La situation de l’entreprise Tioxide n’est guère réjouissante. En marge des problèmes liés à la production et à la perte de brevets, les salariés s’inquiètent de la présence d’un squat d’environ 900 migrants sur le site de l’usine (halle sportive et terrain de football). Un site sensible classé Seveso en raison des produits dangereux qui y sont manipulés.
Mercredi soir, lors du discours d’introduction du conseil municipal, Natacha Bouchart a lancé un appel aux associations d’aides aux migrants Médecins du monde et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) : « Puisque l’État ne veut pas intervenir(*), je demande aux associations de convaincre les migrants de quitter la zone de Tioxide pour venir s’installer avec des tentes sur le terrain municipal de la zone des Dunes et extension. Afin d’une part de libérer le site de l’entreprise, et d’autre part pour protéger les migrants. » La maire de Calais insistait ensuite sur le fait que les actionnaires du groupe Hunstman, propriétaire de Tioxide, « regardaient de près cette situation, même si on sait que le nerf de la guerre sont les charges salariales ».
Du côté de Médecins du monde, l’annonce de Natacha Bouchart a été découverte « hier matin, via nos réseaux locaux et un message du maire sur Facebook », explique Mathieu Quinet qui ajoute en avoir pris « bonne note ». Conscient que la situation des migrants n’est pas satisfaisante, « aussi bien sur les dangers du site que par rapport à l’hygiène », il souhaite en « savoir plus » sur les intentions du maire.
Et il s’en prend aussi à l’État : « Ils doivent nous fournir du matériel pour mettre en place un autre camp. Nos moyens sont limités. L’État doit faire quelque chose pour la dignité des personnes. On veut bien intervenir, mais pas n’importe comment. Il faut que nous en parlions aussi avec les autres associations. Un déménagement ne se fait pas comme ça. Et si c’est juste pour les déplacer sur un endroit qui propose les mêmes conditions, cela ne sert à rien. » Selon Mathieu Quinet, le HCR possède une base de départ sur laquelle s’appuyer : quatre mètres carrés par personne, une douche et un accès aux toilettes pour vingt personnes.
(*) un arrêté d’expulsion du site a été délivré par le tribunal. La préfecture ne l’a pas appliquée pour l’heure.
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