Elle sera en mer dans à peine huit jours. Une équipe de Médecins du Monde se prépare depuis plusieurs semaines à aller porter secours aux migrants en détresse entre les côtes lybiennes et italiennes. « Nous sommes sous l’autorité de la marine italienne. Elle nous indique les bateaux en détresse et le port de débarquement », précise Anne Kamel, la coordinatrice de l’équipe bateau de Médecins du Monde.
Avec SOS Méditerranée, les membres de l’organisation humanitaire vont embarquer pour trois mois, trois rotations de trois semaines, sur l’Aquarius, un ancien garde-côte allemand de 77 mètres. Le bateau peut accueillir jusqu’à 500 personnes. Il accostera les 19 et 20 février au quai du J4, avant d’appareiller pour Lampedusa. Samedi, il ouvrira au public de 10 heures à 17 heures pour expliquer sa mission de sauvetage et d’aide médicale.
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Selon SOS Méditerranée, plus d’un million de personnes sont arrivées en Europe par la voie maritime en 2015 et « 3.772 personnes ont péri en mer, la plupart du temps en voulant atteindre l’Italie ».
« Ramener les naufragés en vie »
« Notre rôle est de ramener les naufragés en vie sur la terre ferme, précise le docteur. A bord, nous sommes chargés de leur sauvetage : on va les rassurer, les réchauffer et leur permettre de se reposer, détaille le docteur. Ensuite, on fera un bilan médical et on exercera les premiers soins. Par exemple, on peut soigner les brûlures, une blessure courante à cause du fioul des bateaux ». Dans le bateau, une clinique est installée avec un stock de médicaments et du matériel de petite chirurgie.
Pour l’équipe médicale, peu coutumière des missions en mer, la formation a été intensive. Pendant plusieurs jours, elle a suivi des stages de survie en mer auCentre Européen de formation continue maritime (CECEM), à Concarneau, ou encore de lutte contre l’incendie.
«C’est très important d’être plusieurs et de pouvoir se parler»
« Cette formation nous est indispensable car le milieu maritime est spécifique, souligne Anne Kamel. Elle nous a aussi permis de faire de nous une équipe soudée. Dans ce genre de mission, c’est très important d’être plusieurs et de pouvoir se parler. Nous avons tous été dans des situations humanitaires difficiles, on sait gérer l’après même si on ne s’y habitue jamais. L’important est de savoir en parler après. »
La mission de l’Aquarius doit se terminer fin avril, au moment où les passages risquent d’augmenter à la faveur d’une meilleure mer. SOS Méditerranée et Médecins du Monde sont toujours à la recherche de financements privés et publics afin de poursuivre les missions de sauvetage.