Du centre hospitalier universitaire de Reims aux Philippines. Le docteur Patrick David, anesthésiste, sait ce qu’urgence et catastrophe veulent dire. Membre du conseil d’administration de Médecins du Monde, il ne partira « pas tout de suite » à Manille mais suit avec attention la situation.
L’association humanitaire est présente de longue date dans la capitale, via un programme Santé et environnement, pour suivre les habitants recyclant des déchets. « Une douzaine de personnes est en permanence à Manille, ce qui facilite nos interventions, toujours effectuées en lien avec des médecins locaux », détaille le praticien rémois.
Un logisticien expérimenté devrait avoir rejoint la zone de Tacloban aujourd’hui, là où le typhon a tout dévasté. Son rôle : évaluer les besoins et trouver « ce qui aura une vraie utilité ».
Les premiers besoins, dictés aussi des leçons du tsunami de 2004, iront plutôt à des cliniques mobiles.
« Notre but est d’aller au plus près des gens, alors que tout le réseau de soins est déstructuré », analyse encore M. David.
« Ne pas verser
dans la démesure »
Les premières réponses peuvent relever de la chirurgie, puis de la lutte contre les épidémies. Avant de réfléchir à la pérennité des actions.
Médecins du Monde finance sur ses fonds propres (25 000 €) cette nouvelle mission. Les humanitaires entendent « monter en puissance » et constituer des équipes progressivement. Avec pour objectif de « ne pas verser dans la démesure », comme il y a sept ans, quand les dons avaient afflué. Patrick David estime cependant à 50 000 ou 100 000 le nombre des blessés.
Un appel à la générosité est lancé sur le site www.medecinsdumonde.org.