Dans les équipes de Médecins du monde, l’inquiétude est flagrante. L’exaspération aussi, face aux difficultés rencontrées pour lutter contre les épidémies. « La rougeole, la tuberculose, ces maladies infectieuses n’ont jamais vraiment disparu. Mais à partir du moment où les poches de pauvreté se développent comme aujourd’hui, il est logique qu’elles progressent », estime le Dr Jeanine Rochefort, responsable du centre de soins de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Au tableau, elle ajoute la gale, cette maladie de peau qui prolifère auprès des populations qui n’ont pas accès à l’eau potable.
Depuis 2010, un dépistage ciblé de la tuberculose auprès des populations venant de pays où l’incidence est plus forte a été mis en place en Seine-Saint-Denis. Chaque semaine, des camions équipés se déplacent au centre de soins de l’ONG et dans des foyers de migrants. Dans ce département, le plus touché, l’incidence est de 30 pour 100 000 habitants. Auprès de la population rom, elle est plutôt de 300.