10 000. C’est le nombre de soldats supplémentaires qui ont récemment été mobilisés à la frontière serbo-hongroise, où les expulsions forcées de réfugiés se multiplient. Une frontière où la violence est aussi bien présente, comme en témoigne Médecins du Monde. L’organisation, active dans deux camps de transit pour réfugiés, y soigne chaque jour de nombreuses personnes blessées par les forces de l’ordre. Mais depuis début juillet, la situation semble s’être dégradée.
Des morsures de chiens et des barbelés coupants
« D’après les témoignages, les moyens qui sont mis en œuvre sont particulièrement violents. Certains expliquent avoir été maltraités par plusieurs militaires ou policiers à la suite l’un de l’autre. Il y a des blessés par morsure de chiens, des blessures très impressionnantes à subir. Il y a également les barbelés de la frontière. Ce sont des barbelés coupants provoquant des lésions importantes« , commente Xavier de Béthune, médecin et directeur médical chez Médecin du monde.
Les médecins des deux centres de transit à la frontière serbo-hongroise ont également vu se multiplier des traumatismes psychologiques graves. « Il y a bien sûr le syndrome de stress post-traumatique quand on a été agressé d’une telle manière. Cela provoque des troubles psychologiques, de l’insomnie, de l’anxiété, des angoisses en nombre, qui suffisent pour en faire un problème » explique Xavier de Béthune.
Médecins du monde condamne l’attitude des autorités hongroises et ses politiques sécuritaires et rappelle avec force l’impérieuse nécessité d’ouvrir des voies d’accès légales et sécurisées pour tous au niveau européen.