P-au-P, 6 janv. 2011[AlterPresse] — L’organisation humanitaire Médecins du Monde (MDM), appelle les bailleurs de fonds et les pays de la communauté internationale à tenir les promesses faites à Haïti, pour avancer avec la reconstruction et pour éviter un cataclysme social, économique et politique.
Dans un entretien avec AlterPresse, Ernesto Bafile, coordinateur de Médecins du Monde Haïti, a souligné la nécessité du décaissement des 10 milliards de dollars promis en mars 2010 par la communauté internationale en vue d’avancer avec la reconstruction et résoudre les problèmes du pays.
La situation actuelle « est une démonstration que la reconstruction n’avance pas », affirme Ernesto Bafile qui rappelle que « seules quelques centaines de millions ont été décaissées »
Bafile croit que le pays risque de connaitre une explosion sociale si ces promesses ne sont pas tenues.
« Si derrière l’aide humanitaire il n’y a pas une action de reconstruction – économique, sociale et politique- Haïti se retrouvera (à la longue) dans la situation d’avant le séisme » sans connaitre de véritable progrès, avance Bafile.
Le médecin estime que l’aide humanitaire ne pourra jamais résoudre les problèmes du pays qui sont « structurels », et qui n’ont pas vu le jour avec le tremblement de terre et les autres catastrophes naturelles.
« L’aide humanitaire n’est pas faite pour répondre à des problèmes structurels à la base de la précarité des conditions de vie de la population haïtienne », déclare t-il.
Pour lui, la communauté internationale devrait offrir son appui solidaire en éliminant « la barrière financière » et en permettant aux Haïtiens « d’avoir accès : aux soins de santé, à l’eau potable dans les bidonvilles et les zones rurales et à l’éducation primaire pour tous, particulièrement pour les handicapés ».
Bafile plaide en faveur « le financement et la mise en place du plan intérimaire de santé proposé par le ministère de la santé haïtien, y compris la reconstruction physique du système de santé haïtien, l’amélioration de sa gouvernance et l’accès gratuit des enfants de 5 ans aux soins de santé. » [rh gp apr 7/01/2011 15 : 00]