A l’occasion de la prochaine Assemblée générale des Nations-Unies, les signataires d’un manifeste réclament un engagement fort de la communauté internationale pour améliorer l’accès à l’IVG.
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Chaque année dans monde, plus de 20 millions de femmes interrompent leur grossesse dans la clandestinité. Près de 50 000 d’entre-elles meurent des suites d’un avortement à risque tandis que 8 millions d’autres souffrent d’invalidités temporaires ou permanentes.
A l’approche de la 69ème Assemblée générale des Nations-Unies, qui dressera le 22 septembre le bilan de 20 années d’action pour les droits à la santé sexuelle et reproductive, 420 médecins s’unissent dans un manifeste pour l’accès à la contraception et à un avortement légal et sûr dans le monde. « Nous demandons à tous les Etats de prendre les mesures nécessaires pour éliminer les barrières qui empêchent les femmes de décider librement d’avoir ou non un enfant », déclarent-ils dans un texte publié ce jour dans les colonnes du Nouvel Observateur et disponible sur un site Internet thématique érigé par Médecins du Monde.
« Il faut améliorer l’accès aux méthodes modernes de contraception afin de prévenir les grossesses non désirées et légaliser l’accès à l’interruption volontaire de grossesse médicalisée », poursuivent les signataires. Car comme le rappelle régulièrement l’Organisation mondiale de la santé, « interdire l’avortement ne produit aucun effet dissuasif sur le recours à l’IVG ». Aujourd’hui, les trois associations à l’initiative du manifeste « Names not numbers » – Médecins du Monde, le Planning familial et Equilibres et populations – ont été reçues par Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, et Pascale Boistard, secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes. Dans un communiqué, les ministres déclarent vouloir faire en sorte que « les droits sexuels et reproductifs, et notamment l’accès à un avortement sûr et légal, soient mieux pris en compte dans l’agenda international ».
Hypocrisie générale
A l’échelle mondiale, la situation reste dramatique, « avec 220 millions de femmes privées d’accés aux méthodes modernes de contraception et 80 millions de grossesses non désirées », soulignent-elles. De son côté, le Planning Familial dénonce la « véritable hypocrisie internationale » qui règne à ce sujet. « En Europe et dans le monde, les droits des femmes à disposer de leur corps sont toujours malmenés. La Pologne, l’Irlande et Malte interdisent toujours l’avortement ; l’Espagne, la Hongrie, la Russie, la Suisse tentent d’en restreindre l’accès ou de ne plus le rembourser », évoque l’association. « En France, l’accès à la contraception et à l’avortement est légal mais l’injonction à la réussite contraceptive vire au tabou absolu pour l’avortement », constate le Planning familial qui a lancé il y a quelques mois un site d’information dédié à ce sujet.