Une centaine de contributeurs, artistes, chercheurs, bénévoles, exilés, ont mis la patte à « Dé-camper », livre-CD qui invite à repenser la question des camps de réfugiés. Derrière ce projet : la Maison de l’environnement de Dunkerque.
Le chanteur Dominique A, le réalisateur Robert Guédiguian, le dessinateur Plantu… L’ouvrage collectif Dé-camper de Lampedusa à Calais s’est offert de prestigieuses signatures. Il fallait bien ça pour mettre en lumière un sujet hautement politique, et difficile à cerner : celui des migrations.
La Maison de l’environnement de Dunkerque, qui ne voulait pas rester insensible à cette problématique si cruciale pour le territoire, a coordonné le projet. Et a entraîné dans son sillage la fondation Agnès B. et Médecins du monde, qui ont cofinancé l’ouvrage, publié aux éditions La Découverte sous la forme d’un livre-CD.
« Les camps questionnent notre rapport au territoire, à la forme que prend la ville, à la place de ses habitants, à la précarité, expose Delphine Le Vergos, chargée de communication à la Maison de l’environnement. La migration est un problème de société qu’on doit intégrer, en termes d’accueil et de partage des territoires. Ce n’est pas une question qu’on peut «régler» . »
Le livre donne la parole à une centaine de contributeurs (chercheurs, artistes, bénévoles…) sollicités pour leur travail, leurs réflexions, leur expérience des camps.
« Aujourd’hui, des stéréotypes et des peurs (du terrorisme, de l’invasion) empêchent des discussions simples d’avoir lieu, regrette Delphine Le Vergos. Ce livre peut servir de support pour les maisons de quartier, les structures culturelles qui souhaiteraient organiser des événements. » Une journée de débats aura ainsi lieu au Bateau-Feu en mars, en présence de la chanteuse Emily Loizeau. Car « tous les contributeurs sont mobilisables ».
Le livre
Dé-camper (éditions La Découverte, 300 pages, 24 €) a été édité à 4 000 exemplaires. Le livre peut se lire « sans itinéraire », avec une mise en page libre qui donne écho aux voix multiples qui s’y croisent. Les recettes seront reversées à la Plateforme de services aux migrants, réseau d’associations intervenant auprès des exilés dans la région.