Un collectif réclame des médicaments génériques

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Elle s’appelle Véronique, a 41 ans, et attend un bébé depuis quatre mois. « J’ai appris à 25 ans que j’avais une hépatite C. Vue l’avancée de ma maladie, mon bébé a 25 % de risques d’être contaminé par le virus, explique calmement la future maman derrière ses longs cheveux bruns.

Pourtant, mon spécialiste m’a dit que je n’étais pas assez malade pour bénéficier d’un traitement au Sovaldi, qui peut pourtant me guérir. Je n’en reviens toujours pas : pas assez malade, en France ! »

Frédéric, lui, a 56 ans et dirige une petite PME dans le bâtiment. « J’ai appris mon hépatite C il y a deux mois. Je suis épuisé en permanence, je m’endors sur mon bureau, je n’arrive plus à réfléchir. Je lutte chaque jour pour mon entreprise. Quand j’ai consulté, le médecin m’a dit que je n’étais pas prioritaire car j’étais en phase aiguë et pas chronique. J’ai cotisé trente ans à la Sécu et je découvre qu’en France, se soigner n’est plus un droit. » S’appuyant sur ces témoignages forts, un collectif d’associations mené par Médecins du monde, SOS Hépatite et Aides, exige un accès universel au Sovaldi. Cette molécule commercialisée par le laboratoire américain Gilead, à la suite du rachat juteux d’un brevet, est facturée 46 000 € par cure de trois mois. Mais son efficacité est redoutable : 97 % de guérison en une ou deux cures.

« Le premier scandale c’est le prix, mais l’autre, c’est la mise en place d’un rationnement sous prétexte de coût », explique Yann Mazens, directeur de SOS Hépatite. Au nom du collectif, il attend « une annonce forte » de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, pour le 25 mai, Journée nationale de lutte contre les hépatites. En France, 320 000 personnes sont infectées par le virus de l’hépatite C, et 2 600 en décèdent chaque année.

Paradoxe : l’enveloppe limite de 700 000 € affectée au VHC en 2015 n’a pas été consommée. « Seuls 650 000 € ont été dépensés et 14 500 personnes soignées contre 40 000 en Espagne », rapporte le collectif. « Il existe des outils juridiques pour faire baisser la facture : la licence d’office », insiste Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde qui dénonce « un recul historique de l’accès aux soins ». Continuer la lecture

L’épidémie d’hépatite C en recul en France

Médecins du Monde , un des acteurs principaux sur la réduction des risques.

Selon l’Agence nationale de santé publique, pour la première fois on assiste à un reflux: 200 000 personnes seraient touchées, loin des 600 000 que l’on évoquait il y a quelques années.

  •  http://www.liberation.fr/france/2016/05/17/l-epidemie-d-hepatite-c-en-recul-en-france_1453198

    L’épidémie d’hépatite C en recul en France

C’est une bonne nouvelle. Sur le front des hépatites, et en particulier des hépatites C, la situation épidémique s’améliore en France. Ce mardi, dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Agence nationale de santé publique, des données nouvelles pointent ainsi une baisse du nombre de cas en France; la prévalence de l’hépatite C chronique en population générale est passée de 0,53% en 2004 à 0,42% en 2011.

Cela peut paraître anecdotique, mais cela ne l’est pas. En chiffres absolus, il y aurait en France 192 700 personnes chez qui on retrouverait de l’ARN du virus. Et quelque 344 500 chez qui on retrouverait juste des anticorps. La différence entre les deux chiffres résulte du fait que ceux qui ont guéri du VHC ont toujours des anticorps, mais plus le virus. En tout cas, on est loin des chiffres de 600 000 porteurs du virus donné pendant des années par les experts. «Avec l’arrivée des nouvelles générations de traitement de l’hépatite C, cette tendance à la baisse de la prévalence devrait se confirmer et s’accentuer», note dans un éditorial Pierre Czernichow, de l’université de Rouen, qui ajoute que«l’autre résultat de ce travail innovant est l’estimation de la répartition des cas selon les groupes exposés». Ainsi, les deux groupes les plus représentés parmi les personnes touchées par l’hépatite C sont les migrants, d’une part, et les patients ayant été transfusés avant 1992, d’autre part. Continuer la lecture

Loi sur la prostitution: les associations dénoncent « un effet d’annonce »

le « parcours de sortie de la prostitution » prévu par le texte, abondé par l’Etat à hauteur de 4,8 millions par an, est très largement sous-financé vu les objectifs qui lui sont fixés, dénoncent les associations dans un communiqué.

La proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution et à accompagner les personnes prostituées (PPL) sera définitivement adoptée ce mercredi par les députés, après un ultime débat et presque deux ans et demi de parcours parlementaire.

Pas forcément une bonne nouvelle pour les associations qui défendent les prostituées, pour lesquelles cette loi serait trop orientée vers la répression, et pas suffisamment vers l’accompagnement des prostituées.

Un budget sous-financé

Ainsi, le « parcours de sortie de la prostitution » prévu par le texte, abondé par l’Etat à hauteur de 4,8 millions par an, est très largement sous-financé vu les objectifs qui lui sont fixés, dénoncent dans un communiqué Act-Up et Acceptess-T (LGBT), Aides (sida), le planning familial, Médecins du monde, et huit associations d’accompagnement des travailleurs du sexe.  Continuer la lecture

Appel à rétablir les amendes aux clients de la prostitution

par Guillaume Frouin

NANTES (Reuters) – La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a appelé jeudi les députés à rétablir les amendes pour les clients de la prostitution, à la veille du retour à l’Assemblée de sa loi contre « le système prostitutionnel ».

Cette disposition avait été supprimée fin mars par le Sénat, où la droite est majoritaire, qui avait en revanche refusé d’abroger le délit de « racolage » pour les prostitué(e)s.

« Le Sénat a été assez indigne dans la manière de traiter le sujet, en renversant la situation : des femmes prostituées qui doivent être protégées, il en a fait des coupables, alors que ce sont des victimes », a dit Marisol Touraine en marge d’une rencontre à Nantes avec plusieurs associations d’aide aux personnes prostituées.

« Le délit de racolage a amené les femmes à se cacher, et il a été beaucoup plus difficile, pour les associations, pour les médecins et les structures sociales, d’entrer en contact avec elles », a-t-elle ajouté. « Or, pour accompagner les femmes qui se prostituent, pour garantir leur état de santé, on a besoin d’aller vers elles. Le délit de racolage, c’est l’assurance du repli et qu’on ne les verra plus. »

 

LES ASSOCIATIONS DIVISÉES

Marisol Touraine a aussi estimé que la pénalisation des clients était une « disposition importante » du projet de loi, mais a rappelé qu’elle s’inscrivait « dans un ensemble de mesures, cohérentes et globales, qui visent à renforcer la place des associations ». Continuer la lecture

Françoise Sivignon, la French doctoresse

Elle a toujours préféré le travail sur le terrain au confort d’un cabinet de radiologie. Elue présidente de Médecins du monde, cette combattante dénonce le sort réservé aux migrants.

C’est son premier carton rouge. Elue ­présidente de Médecins du monde samedi 30 mai, ­Françoise Sivignon n’aura pas perdu de temps pour lancer son premier cri d’alarme. « L’Europe et la France sont en train de mettre en œuvre une politique de criminalisation des migrants », s’insurge-t-elle. A ses yeux, « ces gens sont traités comme des ennemis et considérés comme coupables du simple fait d’être là ».

Les rescapés de la Méditerranée et autres exilés peuvent compter sur le timbre clair de cette radiologue spécialiste du sida qui préside désormais aux destinées de l’organisation installée dans quarante pays. Ses accents rappellent d’ailleurs les tout premiers jours de Médecins du monde. Quand en 1980, il y a trente-cinq ans, des médecins bénévoles recueillaient sur leur bateau des boat people vietnamiens. Durant ses treize années de bénévolat, Françoise Sivignon a traîné son stéthoscope dans une bonne vingtaine de pays. Faire carrière dans un cabinet parisien ne l’a jamais fait rêver. Aussi a-t-elle toujours joué la remplaçante dans les cabinets des autres ou au sein des services hospitaliers, pour mieux rester disponible aux SOS de la planète.

La Voix des plus démunis

Enfant, Françoise Sivignon avait déjà la bougeotte au point de ne jamais tenir dans le cadre d’une photo, se plaignait son père. A 16 ans, sitôt le bac en poche, elle quitte sa petite ville de Nevers pour « monter » à Paris faire médecine. « J’étais bonne élève, l’idée de soigner me séduisait assez », rappelle-t-elle. Sa première expérience sera fondatrice et lui donnera le goût des combats politiques. « Au tout début des années 1980, j’ai eu la chance de travailler dans l’équipe de Willy Rozenbaum », pionnier de la prise en charge des malades du sida, à Paris. « J’ai croisé là des patients qui ont forgé mon admiration. On n’avait pas de traitement à leur proposer, mais ils voulaient savoir, comprendre et ils interpellaient avec véhémence les pouvoirs publics. » Continuer la lecture

Le docteur Françoise Sivignon, nouvelle présidente de Médecins du monde

Le docteur Françoise Sivignon a été élue présidente du Médecins du monde samedi lors de l’assemblée générale de MdM, a annoncé lundi l’ONG médicale.
Médecin radiologue, le Dr Sivignon a rejoint MdM en 2002 en tant que bénévole, devenant responsable de la mission de réduction des risques infectieux auprès des usagers de drogue et des travailleurs du sexe en Birmanie.

Vice-présidente de l’organisation depuis 2012, elle remplace le docteur Thierry Brigaud.
« Nous devons faire bouger les pratiques et soutenir l’autonomisation des usagers de nos programmes », explique la nouvelle présidente dans un communiqué, « pour qu’ils deviennent les acteurs de leur propre santé et puissent ainsi faire valoir leurs droits. » Elle souhaite également consolider le réseau international de Médecins du Monde et privilégier les partenariats avec les associations locales, « y compris dans les situations d’urgence ».
Ce travail en réseau doit notamment permettre de « bâtir un plaidoyer commun pour revendiquer le droit des femmes à bénéficier de soins de santé sexuelle et reproductive ».