Migrants : la maire de Calais demande aux associations de faire évacuer le squat Tioxide

Mercredi soir, lors du conseil municipal, Natacha Bouchart a demandé aux association HCR et Médecins du monde de déplacer les migrants du squat Tioxide. Médecins du monde demande à l’État les moyens d’intervenir.

La situation de l’entreprise Tioxide n’est guère réjouissante. En marge des problèmes liés à la production et à la perte de brevets, les salariés s’inquiètent de la présence d’un squat d’environ 900 migrants sur le site de l’usine (halle sportive et terrain de football). Un site sensible classé Seveso en raison des produits dangereux qui y sont manipulés.

Mercredi soir, lors du discours d’introduction du conseil municipal, Natacha Bouchart a lancé un appel aux associations d’aides aux migrants Médecins du monde et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) : « Puisque l’État ne veut pas intervenir(*), je demande aux associations de convaincre les migrants de quitter la zone de Tioxide pour venir s’installer avec des tentes sur le terrain municipal de la zone des Dunes et extension. Afin d’une part de libérer le site de l’entreprise, et d’autre part pour protéger les migrants. » La maire de Calais insistait ensuite sur le fait que les actionnaires du groupe Hunstman, propriétaire de Tioxide, « regardaient de près cette situation, même si on sait que le nerf de la guerre sont les charges salariales ». Continuer la lecture

Human Rights Watch dénonce les violences policières contre les migrants à Calais

 

Dimanche 11 janvier, la France acclamait sa police, endeuillée dans les attentats des jours précédents. Aujourd’hui, une des principales associations internationales de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, dénonce les violences des forces de l’ordre envers les populations de migrants en attente d’un passage pour la Grande-Bretagne à Calais (Pas-de-Calais).

« En novembre et décembre 2014, j’ai réalisé des entretiens longs avec quarante-quatre migrants dont trois mineurs, explique Izza Leghtas, chercheuse pour l’organisation. Dix-neuf m’ont déclaré avoir été maltraités au moins une fois par la police. Une maltraitance pouvant notamment signifier un passage à tabac. Huit avaient eu un membre cassé et vingt et un, dont deux enfants, avaient été aspergés de gaz. » Son travail n’a rien de statistique. Mais il confirme ce que chaque visiteur entend dès qu’il se rend sur un campement du Calaisis où vivent 2 200 personnes.

Le Monde a pu le vérifier lors de ses deux derniers reportages. Mercredi 14 janvier, dans le campement installé sur le site de l’usine Tioxide, Eifanka, un jeune Pakistanais, ouvre la conversation sur sa jambe cassée « par les coups de policiers », dit-il. Si aujourd’hui sa fracture est guérie, il lui reste l’incompréhension. « Pourquoi m’ont-ils frappé alors que je ne faisais rien ? Je n’essayais même pas de passer. Comment acceptez-vous cela, vous les Français ? », s’interroge cet ex-étudiant en sciences politiques.

A coups de bottes et de matraque

Lors de notre visite précédente, le 17 décembre 2014, c’est de « gazage » qu’il était question sur le campement qui jouxte le supermarché Leader Price. Un boulanger avait donné un surplus de pain, déposé à l’entrée de la « jungle ». Une nourriture détruite à coups de gaz lacrymogène, selon des migrants. Une bénévole de Médecins du monde, Nadine Rubanbleu, n’est pas étonnée : « Parfois, c’est dans la rue, parfois, c’est en essayant de passer qu’ils sont gazés ou frappés. » L’humiliation qui la révolte le plus, c’est « ces hommes et ces femmes lâchés pieds nus, chaussures confisquées, au milieu de nulle part, après avoir été pris en train de monter dans un camion ». Continuer la lecture

Journée du refus de la misère: donner la parole aux plus démunis

« Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère, les Droits de l’Homme sont violés. S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré » : comme chaque année depuis 1987, ce message sera diffusé dans le cadre de la Journée mondiale du refus de la misère, célébrée vendredi 17 octobre, dont l’objectif est de sensibiliser la population et donner la parole aux personnes précaires.

Célébrée chaque 17 octobre, la journée mondiale du refus de la misère est organisée par l’association ATD Quart Monde. Son but : donner la parole et un visage aux plus démunis mais aussi sensibiliser la population et les pouvoirs publics.

« Regardons la misère en face »

A l’occasion de la journée mondiale du refus de la misère, reconnue par les Nations Unies depuis 1992, l’ONG Médecins du Monde a voulu donner un visage aux plus démunis à travers l’exposition « Regardons la précarité en face »: douze portraits géants de Français précaires sont exposés sur le Parvis de l’Hôtel de Ville, jusqu’au 19 octobre Paris.

« Nous les croisons chaque jour dans les rues sans leur prêter attention. Souvent même, nous détournons le regard. La pauvreté, la maladie dérangent. Ces femmes,  ces hommes et ces enfants, précaires, exclus, que Médecins du Monde accompagne tous les jours en France comme ailleurs dans le monde, nous avons voulu leur donner la parole, leur donner un visage » explique l’ONG dans un communiqué de presse.

Rapport annuel de Médecins du Monde

Chaque année, dans le cadre de cette journée mondiale, l’ONG Médecins du Monde publie un rapport, l’« Observatoire de l’accès aux droits et aux soins en France » : en 2013, près de 30 000 personnes se seraient rendues dans les 20 Centres d’accueil de soins et d’orientation (Caso) de Médecins du monde: au total 40 547 consultations médicales, 3 685 consultations dentaires et 14 278 consultations sociales ont été réalisés.  Dans son rapport annuel, l’ONG révèle également que 97 % des personnes rencontrées dans les Caso vivent sous le seuil de pauvreté, tout en poitant également une augmentation du nombre de mineurs isolés en 2013.

Migrants dans le Dunkerquois : « Des progrès ont été constatés, mais peut mieux faire encore »

Sensibiliser la population au sort des migrants : voilà l’objectif de l’opération Jungle Tour, dont la quatrième édition est passée, hier, sur la digue de Malo, à Dunkerque. L’occasion de faire le point avec Cécile Bossy, coordinatrice du projet migrants chez Médecins du monde pour la région Nord – Pas-de-Calais, sur les conditions de vie dans les jungles de la région, dont celles de Téteghem et de Grande-Synthe.

Hier, bénévoles et associatif s ont organisé, entre autres, une opération « Un ballon pour un migrant ».LOCVDN

Indigne, inhumain, non respect des droits fondamentaux, etc. : tant chez Médecins du monde que chez Amnesty International et les nombreuses associations qui œuvrent pour venir en aide aux migrants, ces expressions sont malheureusement récurrentes. Pour dénoncer une situation qu’ils jugent « toujours aussi intolérable », malgré quelques avancées obtenues en 2012, ces militants acharnés des droits de l’homme organisent chaque année un Jungle Tour. « Outre le fait de sensibiliser et d’échanger avec la population, cette opération vise à réunir toutes les associations qui viennent en aide aux migrants. Cela leur permet de faire connaissance et d’échanger sur leur façon de travailler et sur les difficultés rencontrées sur le terrain », résume Cécile Bossy. Continuer la lecture