Syrie : « On est sur une mort annoncée de ceux qui restent » à Alep-Est

Françoise Sivignon, présidente de Médecins du monde, est revenue jeudi sur franceinfo sur la proposition russe de créer quatre couloirs humanitaires pour les habitants qui souhaitent fuir Alep-Est.

Les Nations-Unies ont indiqué jeudi 1er décembre que la Russie avait proposé de créer quatre couloirs humanitaires à Alep-Est, en Syrie. Après la fuite de 50 000 personnes des quartiers rebelles, la ville assiégée risque de se transformer en « un gigantesque cimetière » a averti mercredi l’ONU. Jeudi, le régime syrien a déployé des centaines de soldats d’élite pour conquérir les quartiers les plus peuplés d’Alep-Est.

« On est sur une mort annoncée de ceux qui restent« , a réagi jeudi sur franceinfo Françoise Sivignon, la présidente de Médecins du monde. « Et on est sur une mort à risques considérables de ceux qui tentent de fuir. » Selon elle, ce n’est pas la première fois que ces couloirs humanitaires sont proposés.

Nous demandons que ces couloirs soient accompagnés par des acteurs non partie prenantes au conflit, ce qui n’est pas le cas des Russes, sinon ils ne sont pas sécurisés. Mercredi, des civils ont tenté de fuir et ils ont été bombardés.

Migrants : un accès aux soins « alarmant » en Europe

 

JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS, La Croix  le 15/11/2016 à 12h25
Mis à jour le 15/11/2016 à 15h17
  • Médecins du monde et ses ONG partenaires ont analysé la situation sanitaire de plus de 30 000 patients reçus en consultation dans 12 pays en 2015. Les deux tiers d’entre eux n’ont pas accès à une couverture santé.

En 2015, le cap du million d’exilés échoués en Europe par la Méditerranée a été franchi. Aujourd’hui, ils n’ont plus à craindre la guerre et les persécutions, mais ils sont toujours exposés aux maladies, à en croire le dernier rapport du réseau international de Médecins du monde. Continuer la lecture

RAPPORT DE MDM : UNE PRÉCARITÉ TOUJOURS PLUS IMPORTANTE EN FRANCE

A l’occasion de la Journée mondiale du refus de la misère, le 17 octobre, Médecins du Monde (MdM) a publié son 16e rapport annuel sur l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France. Comme d’habitude, hélas, il témoigne des « difficultés persistantes rencontrées par ces personnes pour accéder à leurs droits et se faire soigner ». Cette dénonciation des inégalités, MdM l’a fait depuis plus de trente ans, y apportant des solutions. Mais l’ONG a bien conscience que cela ne suffit pas et que le problème de ces inégalités persiste car les politiques publiques conduites « sont bien en-deçà des enjeux actuels ».

Soins médicaux pour les plus démunis : des besoins croissants

Médecins du Monde passe au crible les difficultés pour se soigner que rencontrent les ressortissants étrangers et les Français en situation d’exclusion.

 

Ils viennent d’Algérie, de Roumanie, du Maroc, du Cameroun mais aussi de France… Au total, plus de 23.000 personnes en situation d’extrême précarité de 164 nationalités différentes ont été reçues en visite médicale en 2015 dans l’un des 20 centres d’accueil, de soins et d’orientation (Caso) de Médecins du Monde. Dans son rapport annuel publié lundi, l’association dénonce un accès aux soins très difficile et alerte sur la récurrence des problèmes bucco-dentaires, le manque de couverture vaccinale ou encore de suivi gynécologique que connaissent ces populations.

Parmi les personnes accueillies en consultation, plus de 80% se sont vus diagnostiquer au moins un problème de santé, voire deux pour 18% d’entre elles. Les principaux maux étaient de type respiratoire (asthme, toux…), digestif (infections, ulcères…), ostéoarticulaire et dermatologique. Près de six patients sur dix ont même découvert qu’ils souffraient d’une maladie chronique, diabète ouinfection à VIH par exemple, nécessitant un suivi et/ou un traitement. Mais pour les malades en situation irrégulière (environ la moitié des personnes reçues), la prise en charge demeure un important problème.

«Les étrangers en situation régulière ont la même couverture sociale que tout le monde: laprotection universelle maladie (PUMa), précise le Dr Jeannine Rochefort, déléguée régionale Ile-de-France de Médecins du monde. Par contre, il est beaucoup plus délicat d’avoir accès aux soins pour les personnes en situation irrégulière. Celles-ci doivent justifier qu’elles sont sur le territoire depuis plus de trois mois, en donnant une adresse. C’est une démarche compliquée qu’il faut renouveler chaque année. Parfois, il arrive que des pièces complémentaires soient demandées, alors que celles-ci ne sont pas obligatoires!», déplore le Dr Rochefort. Selon le rapport, seuls 9% des étrangers en situation irrégulière disposaient d’une couverture maladie lors de leur première visite dans l’une des structures de Médecins du Monde.

Couverture vaccinale et caries

Le rapport pointe également l’état de santé bucco-dentaire très dégradé des personnes, en particulier pour les patients de plus de 40 ans. «Ils présentent en moyenne plus de 3 dents cariées et 4 dents absentes (…), bien plus que ce qu’on observe dans la population générale», précise Médecins du Monde. L’association se montre également très préoccupée par la couverture vaccinale de ces personnes. Parmi les plus de 15 ans, moins d’une personne sur deux est à jour pour le tétanos, la diphtérie, la polio et le BCG. Ces chiffres sont meilleurs pour les enfants de moins de 15 ans, même si la couverture vaccinale reste «insuffisante» selon l’association. Continuer la lecture

Les mineurs isolés rencontrés par Médecins du monde cinq fois plus nombreux depuis 2010

Auteur  : Emmanuelle Chaudieu

« Rendu public jeudi 13 octobre, quelques jours avant la Journée mondiale du refus de la misère du 17 octobre, le 16e rapport annuel de Médecins du monde sur l’accès aux droits et aux soins des plus démunis en France témoigne à nouveau « des difficultés persistantes » rencontrées par les personnes en situation de grande précarité pour accéder à leurs droits et se faire soigner.

L’année 2015 « a été marquée en particulier par une crise migratoire sans précédent illustrant des conditions d’accueil inadaptées » et a connu « une multiplication des démantèlements de campements et autres bidonvilles, le plus souvent sans solution de relogement », rappelle l’association, dont le rapport est étayé par les données d’activités des 67 programmes qu’elle mène dans 34 villes françaises, en particulier dans ses 20 centres d’accueil de soins et d’orientation (CASO). En 2015, ces structures ont reçu 30 571 personnes, sachant que pour les trois quart d’entre elles, il s’agissait du premier contact avec l’association. La plupart (81,2 %) s’adressent au CASO pour un problème de santé, les autres « expriment une demande d’accompagnement social ou juridique ».

Des conditions de vie « très dégradées »

Le rapport dresse le profil sociodémographique et un état des conditions de vie des personnes accueillies : il s’agit majoritairement d’hommes (62 %), dont la moyenne d’âge est de 33 ans. Plus de 95 % de la file active est de nationalité étrangère (majoritairement d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et de l’Union européenne), moins d’une personne sur 10 dispose d’un logement personnel, près de six sur 10 sont hébergées par de la famille, des amis ou une association, 9 % occupent un logement précaire et 20 % sont sans domicile fixe. Enfin, 97 % vivent sous le seuil de pauvreté. A noter que parmi les patients accueillis en 2015, 12,7 % étaient des mineurs, dont près de la moitié âgés de moins de 7 ans. Les conditions de logement de ce public « sont très dégradées » (20 % vivent dans un squat ou un campement et 21 % sont sans domicile fixe), souligne MDM et « 16 % de ces jeunes sont seuls sur le territoire français », sachant qu’en « cinq ans, le nombre de mineurs isolés rencontrés, vivant le plus souvent à la rue, a été multiplié par cinq ». Continuer la lecture

« Nous, Médecins du monde, sommes tous des Médecins d’Alep « 

Par des membres de Médecins du monde

Alep… où bientôt, ne resteront plus que les cadavres de ses habitants qui n’auront pas pu fuir, pas pu se protéger. Depuis presque trois mois, les quartiers Est de la ville font l’objet d’un siège odieux qui ne leur donne pas d’autre choix que de tenter de partir pour éviter la famine. Depuis ces derniers jours, ces quartiers subissent des bombardements incessants, de plus en plus puissants, forts et tellement dévastateurs que l’intervention massive de l’aviation russe et l’utilisation d’armes à sous-munitions ne font aucun doute.

De son côté, le régime intervient au sol, soutenu par ses alliés et des groupes armés dans une grande offensive terrestre pour reconquérir l’Est de la ville. Aucun compte n’est tenu des populations civiles qui seront massacrées tant que les rebelles tiendront ces zones, ces rebelles qu’ils veulent anéantir impitoyablement et au plus vite. Vite avant que la communauté internationale ne se décide enfin à réagir devant ce massacre ignoble. Sinon, il sera probablement trop tard. Continuer la lecture