Au-delà d’Aung San Suu Kyi…

Alors que le film de Luc Besson « The Lady » vient de sortir au cinéma, deux responsables de Médecins du Monde racontent la Birmanie moins connue du grand public, entre pauvreté, maladies et mobilisations locales.

Un an après la libération d’Aung San Suu Kyi et la tenue d’élections inaugurant  la « démocratie disciplinée » dirigée par un gouvernement civil et militaire, les observateurs restent divisés sur la signification des récents développements au Myanmar. Après 50 ans de règne autocratique, il s’agit bien de parler d’avancées devant les gestes d’ouverture en direction de l’opposition, la libération de prisonniers d’opinion et le retour de quelques dissidents exilés.

D’autres évolutions doivent être soulignées, comme la mise en place d’une commission des droits de l’Homme, la loi sur le travail autorisant la formation de syndicats et le droit de grève, ou l’assouplissement de la censure sur les médias. Ces nouveautés ont entrainé un été de rencontres soigneusement chorégraphiées de diplomates occidentaux et d’envoyés spéciaux, venant apprécier si cette transformation inaugurait de vrais changements politiques et économiques. La saison s’est conclue par la décision de confier en 2014 la présidence de l’ASEAN ( l’Association des nations de l’Asie du sud-est) à la Birmanie, consacrant ainsi le retour de l’ancien régime militaire sur la scène diplomatique régionale. Reste la menace qui plane sur le « pays merveilleux » d’une commission internationale d’enquêtes sur les crimes présumés contre l’humanité et crimes de guerre perpétrés en Birmanie. Continuer la lecture

Médias sociaux et collecte de fonds : le vrai faux problème !

Publié par Frédéric Bardeau le 28 novembre 2011 • Dans la catégorie Web-humanitaire •

« Il faut que tout change pour que rien ne change » : cette réplique fameuse du Guépard de Visconti s’applique bien aux changements apportés par Internet au sein de la plupart des associations et ONG traditionnelles. Ce canal, média, espace public – Internet – a révolutionné le commerce, l’industrie musicale et culturelle, les médias, la communication, l’information et est en passe de transformer en profondeur la politique… mais pour l’humanitaire ?

Rapide, international, interactif, dématérialisé, Internet et le Web ont pourtant tout pour remettre en cause et faire muter les associations, leurs programmes, leur action sur le terrain, leurs rapports avec les bénéficiaires, les bénévoles, les donateurs mais au lieu de cela les ONG l’utilisent comme un média de plus au service de leur communication et marginalement comme un moyen supplémentaire de collecter des fonds.

Au web 2.0, aux blogs, aux réseaux sociaux et aux « internautes », on demande de « se mobiliser » ou de « faire un don » pour des structures qui ne sont pas devenues plus transparentes, ni participatives, ni horizontales alors que désormais les technologies liées à Internet et aux mobiles le permettent et l’imposent.

S’il y a encore du chemin à faire pour imbriquer correctement le “online” dans la stratégie globale des organisations caritatives, c’est parce qu’Internet est encore l’objet de peurs, de fantasmes ou de jugements qui le placent soit en parent pauvre des investissements, notamment en comparaison des moyens alloués au marketing traditionnel (postal, téléphone et de rue), soit face à des attentes irrationnelles, notamment vis-à-vis des médias sociaux. Parce qu’ils sont basés sur la conversation et le dialogue, la transparence et l’ouverture, les liens interpersonnels et la force de la recommandation entre pairs, les médias sociaux développent naturellement la notoriété, la connaissance, la confiance et l’appétence. Continuer la lecture

Médecins du monde : des opérations gratuites à Antsiranana

Samedi, 19 Novembre 2011 04:58

Médecins du monde : des opérations gratuites à Antsiranana
40 personnes ont été opérées gratuitement à l’Hôpital Be d’Antsiranana du 5 au 11 novembre. Il s’agit d’une réparation de la fente labiale et/ou palatine, appelée autrefois bec de lièvre, et des cicatrices causées par des brûlures

Le Ministère de la santé publique malgache a fourni la salle d’opération et les matériels et c’est l’association Médecins du monde qui a pris en main les opérations en collaborant avec le personnel médical du centre hospitalier de référence régional Antsiranana.

La chirurgie, les soins, les médicaments ont été gratuits et même les frais de transport de ceux qui viennent des régions plus éloignées ont été pris en charge pas l’association. Il y a eu aussi une formation des étudiants en première et deuxième année de médecine de l’université d’Antsiranana.
Selon les explications du Dr Nivohanta Ramamonjisoa du programme « Opération sourire » de Médecins du monde et coordinatrice médicale, cette mission de novembre 2011 est la cinquième pour Antsiranana. Chaque année, l’équipe de Médecins du monde effectue trois missions à Madagascar dont deux à l’hôpital Ravoahangy Andrianavalona Antananarivo et une mission à Diego. C’est à la suite d’une étude et d’une enquête auprès des hôpitaux et des médecins locaux que l’association a pu décider dans quelles régions les opérations auront lieu à Madagascar. Le plateau technique, le nombre de patients et l’avis des médecins sont à prendre en considération. Continuer la lecture

Femmes après coup, exposition contre les violences

Écrit par Médecins du Monde
Mardi, 15 Novembre 2011 15:00

Après Paris et avant Munich, Médecins du Monde organise une exposition pour sensibiliser le public au sort des femmes victimes de violences.

Les chiffres peuvent donner envie de se terrer chez soi. Dans le monde, une femme sur trois est victime de violences au cours de sa vie, selon Médecins du Monde.

C’est pour dénoncer cette réalité que l’ONG organise, en partenariat avec la Mairie de Nancy, une exposition à l’Hôtel de Ville.

Grâce aux photographies de Lâm Duc Hiên, lauréat du World Press en 2001, le visiteur est interpellé sur les violences physiques, économiques ou sexuelles que les femmes rencontrent dans le monde entier.

Au-delà des situations terribles qu’ont vécu ses femmes, le photographe donne à voir les possibilités de reconstruction. L’exposition est visible par tous.

Les violences – qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques ou résultant de pratiques traditionnelles préjudiciables – ne sont plus des abstractions, les visages et les voix ne sont plus ceux de victimes anonymes mais de femmes vivantes. Une parole qui témoigne de leurs parcours et des possibles reconstructions.

LES OBJECTIFS

  • Informer sur la multiplicité des violences faites aux femmes et sur les solutions possibles
  • Témoigner pour lever un tabou, montrer l’importance de « dire », de dénoncer pour dépasser le statut de « victime »
  • Représenter les conséquences sociales des violences et montrer le caractère essentiel du travail en réseau (médecins, juristes, communautés…)

Depuis plusieurs années Médecins du Monde met en oeuvre des actions de prévention et de réponse aux violences subies par les femmes dans 11 pays : Algérie, Égypte, France, Guatemala, Haïti, Liberia, Moldavie, Nicaragua, Pakistan, République démocratique du Congo (Goma et Kinshasa), Soudan. L’objectif est d’améliorer l’accès aux services de santé, la qualité des soins, l’information, mais également de promouvoir la participation effective des femmes aux décisions qui les concernent et le respect absolu de leurs droits.

Une exposition à retrouver à l’Hôtel de Ville de Nancy, du 10 au 25 Novembre 2011.

A Athènes, Médecins du monde ne réserve plus son aide aux migrants

À Athènes, la polyclinique de Médecins du monde ne reçoit plus seulement des migrants et des demandeurs d’asile comme le prévoyait sa mission d’origine. La cinquantaine de médecins et infirmières qui y travaillent, pour la plupart bénévolement, voient affluer un nouveau public de Grecs, appauvris par la crise au point qu’ils ne peuvent plus se soigner et se nourrir à leur faim. Ce centre de soins est situé dans le centre, à Koumoundourou Square. Un autre a ouvert à Perama, ville portuaire à une demi-heure de route de la capitale, et une unité médicale mobile circule dans les îles et les régions plus reculées. Entretien avec Christina Samartzi, responsable des programmes nationaux en Grèce pour l’ONG.

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