Alors que le film de Luc Besson « The Lady » vient de sortir au cinéma, deux responsables de Médecins du Monde racontent la Birmanie moins connue du grand public, entre pauvreté, maladies et mobilisations locales.
Un an après la libération d’Aung San Suu Kyi et la tenue d’élections inaugurant la « démocratie disciplinée » dirigée par un gouvernement civil et militaire, les observateurs restent divisés sur la signification des récents développements au Myanmar. Après 50 ans de règne autocratique, il s’agit bien de parler d’avancées devant les gestes d’ouverture en direction de l’opposition, la libération de prisonniers d’opinion et le retour de quelques dissidents exilés.
D’autres évolutions doivent être soulignées, comme la mise en place d’une commission des droits de l’Homme, la loi sur le travail autorisant la formation de syndicats et le droit de grève, ou l’assouplissement de la censure sur les médias. Ces nouveautés ont entrainé un été de rencontres soigneusement chorégraphiées de diplomates occidentaux et d’envoyés spéciaux, venant apprécier si cette transformation inaugurait de vrais changements politiques et économiques. La saison s’est conclue par la décision de confier en 2014 la présidence de l’ASEAN ( l’Association des nations de l’Asie du sud-est) à la Birmanie, consacrant ainsi le retour de l’ancien régime militaire sur la scène diplomatique régionale. Reste la menace qui plane sur le « pays merveilleux » d’une commission internationale d’enquêtes sur les crimes présumés contre l’humanité et crimes de guerre perpétrés en Birmanie. Continuer la lecture