Médecins du monde s’inquiète face à la malnutrition infantile au nord du Mali

Par RFI

Médecins du monde tire la sonnette d’alarme : le taux de malnutrition infantile au nord du Mali dépasse le seuil d’alerte. A l’occasion d’une campagne de vaccination organisée dans les régions de Gao et Kidal, campagne au cours de laquelle 19 000 enfants ont été traités, les équipes de Médecins du monde ont organisé un dépistage de la malnutrition. Les résultats sont alarmants, comme l’explique Olivier Vandecasteele, coordinateur de projet au Mali pour Médecins du monde. Son organisation appelle les donateurs à rester mobilisés, craignant que certains bailleurs de fonds mettent fin à leur financement en 2013.

Olivier Vandecasteele

Coordinateur de projet au Mali pour Médecins du monde

La prise en charge nutritionnelle est vraiment fondamentale. L’ensemble de la communauté humanitaire répond, sur ce dossier là, de manière très importante

31/10/2012 par Marie-Pierre Olphand

La misère médicale gagne Nantes

Philippe Jarrousse : « Nos consultations ont augmenté de 40 % en 2 ans ».

La misère médicale gagne Nantes, alerte Médecins du monde

Les cinq salariés et les 70 bénévoles de Médecins du Monde s’inquiètent. À Nantes, comme dans la France entière, la misère gagne du terrain et déborde largement les systèmes médico-sociaux mis en place par l’institution publique.

« Aujourd’hui, explique le docteur Philippe Jarrousse, délégué régional de Médecins du Monde Pays de la Loire, 14 % de la population vit en dessous du seul de pauvreté de 964 euros par mois. Et parmi nos visiteurs, une personne sur trois vient parler de sa pathologie avec retard soit par méconnaissance des dispositifs mis à leur disposition, soit en raison de la difficulté des parcours administratifs à entreprendre. »

Cette double analyse, renforcée à Nantes par une arrivée croissante de réfugiés étrangers, a incité Médecin de Monde à présenter deux demandes urgentes dans le cadre de la journée internationale du refus de la misère : « La réunion de la CMU et de l’aide médicale d’état dans une même carte Vitale. »

En Auvergne, Médecins du monde ouvre une mission dans le monde rural

Médecins du monde va ouvrir une mission dans le Puy-de-Dôme à destination du monde rural, une première en France, a annoncé mercredi 17 octobre Jean-François Corty, directeur des missions France de l’ONG. « On va démarrer des activités d’aide à l’ouverture des droits et l’accès aux soins en zone rurale, notamment en Auvergne », a-t-il déclaré. Ce centre sera ouvert dans les Combrailles, une zone à cheval sur le Puy-de-Dôme, la Creuse et l’Allier.

« Nous avons une équipe qui est en train de peaufiner le montage opérationnel », a ajouté le directeur, précisant que « ce projet devrait démarrer début janvier avec les premiers patients pris en charge ». Selon lui, « il s’agit de documenter et de travailler sur la question de la précarité et des accès aux soins en zone rurale ».

MIGRATION DE LA PAUVRETÉ

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La santé des enfants pauvres se dégrade

Le rapport 2012 de Médecins du monde alerte sur le nombre croissant de mineurs qui fréquentent les centres de soin de cette ONG.

Des bénévoles de l'association Médecins du monde avec une famille de Roms, en Seine-Saint-Denis,...

MIGUEL MEDINA / AFP

Des bénévoles de l’association Médecins du monde avec une famille de Roms, en Seine-Saint-Denis, en septembre 2011.

Alors que le seuil de pauvreté a franchi le seuil de 14 %, le nombre de personnes démunies qui n’ont pas les moyens de se soigner suit logiquement la même tendance. Dans son rapport annuel publié mardi 16 octobre, Médecins du monde (MDM) indique avoir, en 2011, proposé 40 000 consultations, soit 22 % de plus qu’en 2008, au début de la crise.

Des Français parmi les patients

« Nous recevons une grande majorité de migrants qui ne connaissent pas leurs droits, ou pour qui il est très compliqué d’effectuer les démarches administratives pour y accéder », commente Jean-François Corty, directeur des missions France de l’organisation. Mais tous ceux qui consultent à MDM ne sont pas étrangers. Depuis peu, les praticiens solidaires de l’association voient aussi une part de patients français, 8 % au dernier bilan. « Ce sont essentiellement des personnes trop “riches” pour profiter de la couverture maladie universelle mais trop pauvres pour se payer une mutuelle » , poursuit Jean-François Corty.

48 % d’enfants en plus en trois ans

Cette année, l’association s’inquiète tout particulièrement du nombre croissant d’enfants accueillis dans ses centres de soin. Ils étaient 2 800 en 2011, soit 48 % de plus qu’il y a trois ans. L’association met en cause des conditions de vie dégradées. En 2011, 12 % vivaient à la rue et 66 % étaient hébergés par un organisme ou vivaient dans des logements précaires. Plus de la moitié étaient âgés de moins de 7 ans. Par ailleurs, 89 % des enfants reçus pour la première fois par Médecins du monde l’an dernier ne disposaient d’aucun droit ouvert à l’assurance-maladie, alors même que la loi leur donne un accès inconditionnel aux soins.

L’insalubrité en première ligne

Gale, tuberculose ou rougeole : on voit resurgir des maladies d’un autre siècle, notamment dans les camps roms. Le saturnisme refait également surface, alors qu’il était plutôt en recul ces dernières années. Diarrhées et maladies digestives sont également fréquentes dans les familles qui n’ont pas accès à l’eau potable, et frappent en premier lieu les nourrissons. « À Marseille notamment, nous avons à plusieurs reprises vu des pronostics vitaux engagés chez des enfants en bas âge qui vivaient avec leurs parents sur le trottoir »,  s’indigne Jean-François Corty.

JEAN-BAPTISTE FRANÇOIS

« Se soigner est devenu un parcours du combattant pour les plus démunis »

Dr Jean-François Corty, directeur des missions France à Médecins du Monde, dresse un bilan alarmant de l’accès aux soins pour les plus démunis.

Mercredi 17 octobre se tient la Journée Internationale de refus de la misère. Quel bilan dressez-vous ?

Nous sommes en situation d’urgence sanitaire. Tous les indicateurs sont dans le rouge. Nous avons dressé un bilan annuel, qui soulève de nombreux problèmes. Nous constatons, de façon générale, une dégradation des conditions d’accès aux soins des plus démunis. La fréquentation des centres est en croissance constante et rapide. Se soigner est devenu un parcours du combattant pour les plus démunis. Plus de 98% d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté, et un tiers retarde ses soins. Un autre constat alarmant concerne les mineurs reçus dans nos centres : leur nombre a augmenté de 48 % depuis 2008. La loi leur garantit pourtant en principe un accès inconditionnel au système de soins.

La crise a t-elle empiré les choses ?

La crise économique impacte la précarité et augmente les besoins. Il y a d’ailleurs ce que l’on appelle les « nouveaux exclus », qui sont des citoyens Français, en situation de grande précarité. Trop riches pour obtenir la CMU (couverture de maladie universelle), et trop pauvres pour avoir une mutuelle. Le système de santé actuel est de moins en moins solidaire. Il y a de moins en moins de remboursements donc le reste à charge est de plus en plus conséquent. Cela a indéniablement un impact sur les dispositifs de santé publique. Continuer la lecture

Médecins du monde aux petits soins des précaires

EPORTAGE – Le centre parisien de Médecins du monde est débordé…

Le distributeur de tickets d’attente n’a plus de munitions. Preuve que le centre de santé parisien de Médecins du monde est débordé ce lundi, tout comme les autres jours de la semaine. «Rien qu’au premier semestre 2012, le nombre de personnes accueillies dans notre centre a progressé de 18%», constate le Dr Jean Nau, son responsable. Dans la salle d’attente bondée patientent beaucoup de jeunes, des couples avec enfants et des personnes âgées.

Des pathologies déjà avancées

Une population de plus en plus précaire, selon Jean Nau. «Il s’agit notamment de migrants d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et des pays de l’Est, en situation régulière ou non. Nous accueillons aussi de plus en plus de mineurs», précise-t-il. «La plupart du temps, ils n’ont pas de couverture médicale, car les démarches pour accéder à la CMU (couverture médicale universelle) et à l’AME (aide médicale d’état) sont de plus en plus longues et difficiles», ajoute Barbara Ndadoma, assistante sociale du centre.

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