La santé en France : vers la régression?

FORUM «A BAS LA CRISE!»

Le mythe français du «soin pour tous» est-il en danger ? Pour les intervenants du débat «Un médecin accessible pour tous», il existe un risque de régression.

La France est-elle encore un pays où il fait bon vivre… et se soigner ? Pas si sûr, selon les invités du débat «Un médecin accessible pour tous ?», organisé par Libération le 19 octobre à Paris. «Aujourd’hui, 30% de Français précaires retardent leurs soins», constate Jean-François Corty, directeur des missions France de Médecins du Monde. Il est formel : le retard de recours aux soins est le symptôme le plus voyant de la crise actuelle de l’accès aux soins. «Il faut être vigilant» insiste ce médecin diplômé en sciences politiques.

[Source]

Les 500 000 morts de la guerre en Irak

Une revue scientifique a établi la liste des victimes de la guerre de 2003 à 2011. Un bilan dantesque auquel s’ajoutent jour après jour de nouveaux morts.

Par Quentin Ravardy

À la une du Point.fr

À la fin de toute guerre vient l’heure de compter ses morts. C’était là toute la mission que s’était donnée la revue scientifique américaine Plos Medecine. En partenariat avec des universitaires américains et le soutien d’experts du ministère irakien de la Santé, elle dresse un bilan dantesque de dix années de violences, établi en 2011.

Entre l’invasion des forces de la coalition occidentales, venues faire tomber le régime de Saddam Hussein en 2003, et leur retrait définitif en 2011, près de 500 000 personnes ont perdu la vie sur le sol irakien. Un chiffre qui vient bousculer les précédentes estimations, notamment celle d’Iraq Body Count (projet de recensement des victimes) qui estimait les pertes à 115 000, et qui pourrait être encore bien en deçà de la vérité selon certains.

« Risque de mort » permanent

Cette nouvelle étude se démarque par sa funeste précision, 60 % des victimes ont péri durant les combats, 40 % sont mortes des conséquences indirectes du conflit. Un bilan auquel il faut ajouter environ 60 000 personnes décédées hors d’Irak après qu’elles eurent fui (majoritairement en Syrie et en Jordanie). « Cette étude fera réfléchir à deux fois (les États) sur les conséquences d’une invasion et fera prendre un peu plus conscience de son coût en vies », estime Amy Hagopian, experte en santé publique à l’université de Washington et membre du projet de recensement.

Ce travail de recherche, pourtant très compliqué dans un pays toujours en proie au chaos, a poussé la précision au point de détailler qui a tué et par quel moyen. Ainsi, on apprend au détour d’un paragraphe que 60 % des victimes du conflit ont été tuées par balles, environ 13 % dans des attaques à la voiture piégée et enfin 9 % dans des explosions diverses. Ce climat de violence permanent règne en Irak durant toute une décennie. Le « risque de mort » pendant ces dix années est trois fois plus important pour un homme que durant les années de dictature. Le taux de mortalité (selon des chiffres de Médecins du monde) a, lui, bondi, passant de 5,5 pour 1 000 avant l’invasion à 13,2 quarante mois après l’arrivée des Américains. Qui pointer du doigt pour ce dramatique bilan ? Les soldats de la coalition ? Continuer la lecture

Médecins du monde réclame l’accès à l’eau pour tous

Dans une tribune publiée vendredi dernier sur le site du Monde.fr, deux responsables de Médecins du Monde, Philippe Rodier, délégué régional à Marseille et Cendrine Labaume, coordinatrice générale dénoncent les difficultés d’accès à l’eau pour les personnes en difficulté. Dans le texte intitulé, « L’eau, un droit accordé au compte-gouttes », ils dénoncent une situation qu’ils estiment intolérable : « Dans cette ville, il n’y a ni toilettes publiques, ni bains douches, et les fontaines, quand elles ne sont pas cassées, se comptent sur les doigts de la main et plutôt dans les quartiers privilégiés que dans les quartiers pauvres ». Faute d’accès à l’eau potable, certaines maladies ont ainsi refait surface : hépatite A, impétigo, saturnisme.

A leurs yeux, l’immobilisme marseillais en la matière relève d’une véritable volonté politique. « Proposer l’eau potable en accès libre ou des bains-douches municipaux dans l’esprit des élus locaux reviendrait à tolérer les pauvres, voire à encourager leur venue », estiment ces deux responsables de l’association qui tient un centre d’accueil et de soins dans le centre-ville mais surtout distribue des bidons d’eau potable pour que les plus démunis y aient accès. « Au final, il s’agit de la même stratégie à court terme qui n’est pas de lutter contre la pauvreté, diagnostiquent-ils, mais de lutter contre les pauvres en les décourageant d’être là et ce, au mépris des droits les plus fondamentaux ».

Ils rappellent également que les organismes responsables – Préfecture, Mairie, Société des Eaux de Marseille et la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole – « ont été interpellés en vain sur l’application effective –et urgente en période caniculaire, de ce droit à l’eau et sur ses répercussions en termes de santé publique », surtout en période estivale comme dans le cas de ces Roms expulsés de Plombières qui s’étaient retrouvés en août sans eau potable dans un parc.

Plus de 100 millions d’euros débloqués pour l’hébergement d’urgence

Ce secteur connaît de très fortes tensions, dues à une importante progression des demandes.

Le gouvernement souhaite « répondre à une situation de tension » et aux « difficultés exceptionnelles » que traverse le logement d’urgence. Il va ainsi débloquer 107 millions d’euros pour l’hébergement d’urgence des sans-abri, a indiqué le ministère du Logement, mardi 17 septembre, confirmant une information des Echos.fr.

La commission des Finances de l’Assemblée nationale doit être saisie mercredi d’un avis sur ce projet de décret dit « d’avance », a précisé à l’AFP le rapporteur général du Budget à l’Assemblée, Christian Eckert. Ce processus permet « d’ouvrir des crédits en urgence s’ils sont gagés par des annulations de crédits ailleurs », expliquent Les Echos.
Huit demandes sur dix restées sans réponse

Le secteur de l’accueil et de l’hébergement connaît de fortes tensions, en raison d’une très importante progression des demandes de la part des sans-abri, précise le communiqué du ministère. Ainsi, début juillet, les demandes d’hébergement de SDF au 115 ont été équivalentes à celles enregistrées en hiver. Et 76% d’entre elles n’ont pas trouvé de réponse, un « record », selon la Fédération nationale des associations de réinsertion sociale (Fnars).

Sur le terrain, les difficultés s’accumulent, notamment pour les associations. A Clermont-Ferrand, 300 personnes se sont ainsi retrouvées à la rue, en septembre, faute de budget suffisant pour l’association en charge de l’hébergement des sans-abri. Celle-ci a accusé l’Etat de ne lui avoir remboursé que 5% des sommes qu’elle a avancées depuis janvier.

Haïti : « les autorités devraient être en mesure de prendre tout en charge »

Le 12 janvier 2010, un séisme destructeur frappait l’île d’Haïti, faisant 300.000 morts et disparus, plus de 300.000 blessés et près de 1,5 millions de sans-abri. L’émoi et la consternation de la communauté internationale ont provoqué l’afflux massif de dons et d’ONG. Où en est Haïti avec l’aide humanitaire et quels sont ses besoins ? Rencontre avec Céline Beaudic, responsable d’Haïti pour Médecins du Monde.

haiti

Les ONG ont mis sur pied des cliniques mobiles qui se sont transformées en des centres de santé temporaires, avant d’être reprises par les autorités sanitaires du pays. Photo : THONY BELIZAIRE / AFP

Quelle est la situation humanitaire de Haïti ?
L’île va mieux. Nous ne sommes plus dans une période de crise mais de reconstruction. Je dirais qu’aujourd’hui, Haïti est redevenue ce qu’elle était avant la catastrophe. Au niveau du système de santé, cela signifie payant et pas au top. Médecins du Monde est d’ailleurs présent sur l’île depuis 1989, sur de multiples urgences : cyclones, tremblement de terre, épidémie, famine, etc. Pour ce qui est de l’épidémie de choléra, qui a frappé le pays en octobre 2010, contaminé près de 700.000 personnes et fait quelque 7.500 victimes, nous sommes passés de la phase épidémique à la phase endémique. Mais la maladie n’est pas éradiquée. Et près de 360.000 personnes sont toujours sans-abri.

Quel est le travail des ONG, et notamment celui de Médecins du Monde ? Continuer la lecture