OLIVIER DUFOURG
D’ici trois semaines, le camp de migrants situé près du lac de Téteghem n’existera plus. Un autre camp sera aménagé près de la route de la 32e-DI pour accueillir cinquante migrants. Pas un de plus. « Aujourd’hui, ils sont 200, dont de nombreux passeurs, c’est inacceptable », justifie le maire.
Effrayé par le nombre croissant de migrants convergeant vers sa commune, « soit une dizaine de plus chaque semaine depuis juin », le maire, Franck Dhersin, vient de rencontrer Henri Jean, sous-préfet, Patrice Vergriete, président de la communauté urbaine, et Éric Fouard, procureur de la République. « J’avais accepté d’accueillir cinquante migrants, aujourd’hui, ils sont deux cents. La situation est devenue inacceptable », souligne l’élu. Mais de bien insister : : « Le problème, ce ne sont pas les migrants, mais les passeurs, ces négriers des temps modernes, qui sont de plus en plus nombreux. D’ailleurs, même les associations qui vont régulièrement sur place disent ne plus se sentir en sécurité. »
En s’y rendant lui-même, Franck Dhersin dit avoir été effaré par l’état des lieux : « Il y a clairement un problème de pollution car j’ai vu sept carrosseries complètement désossées et quatre camps distincts avec des immondices partout. » D’où la réunion avec le sous-préfet, suivie d’une deuxième, ce mardi, avec le Carrefour des solidarités et Médecins du monde, qui ont abouti à une décision : démonter le camp actuel et en aménager un autre près de la route du 32e-DI. « Tout le monde s’est dit d’accord pour intervenir dans les trois semaines », assure Franck Dhersin.
D’ici fin octobre, le camp actuel sera dépollué, tandis que les associations de bénévoles prépareront le déménagement vers un autre terrain qui sera conçu pour n’accueillir que cinquante personnes.
Quid des autres migrants ? À ce jour, la question demeure sans réponse.
Un camp « trois étoiles »
« Le problème, ce sont les passeurs, pas les migrants, avec qui nous n’avons aucun ou alors vraiment très peu de problèmes de délinquance », martèle le maire de Téteghem, Franck Dhersin. De plus en plus nombreux selon l’élu, ces passeurs sèment bien souvent la terreur dans les camps, exploitant ainsi la misère humaine. « Dans le camp de Téteghem, on ne trouve par exemple pas d’Érythréens, reprend Franck Dhersin. Ces gens sont trop pauvres pour ce camp, qui est en quelque sorte un hôtel trois étoiles pour eux. » Continuer la lecture