Pétition – Non aux examens osseux pour déterminer l’âge des migrants

Le réseau Education Sans Frontières a lancé une pétition pour demander l’interdiction des examens osseux permettant de déterminer l’âge des jeunes migrants. L’appel a déjà rassemblé plus de 10.000 signataires, et parmi eux, de nombreux médecins.

Entretien avec le Dr Serge Lipski, radiopédiatre, Médecins du monde

En l’absence de papiers valables, les autorités peuvent demander une radiographie du poigné d’un jeune migrant, pour déterminer son âge. S’il a plus de 18 ans, il ne pourra plus bénéficier de certains avantages, comme l’aide sociale à l’enfance.

Les personnes qui s’opposent à cette pratique critique tout d’abord la fiabilité de l’examen. Selon le Dr Serge Lipski, membre de Médecins du monde « pour déterminter l’âge, on cherche à voir la maturation des points cartilagineux des différents os qui forment la paume de la main, et on les compare avec un atlas. L’atlas qui sert de référence a été fait dans les années 1950 sur des populations caucasiennes qui n’ont strictement rien à voir avec les populations concernées par la migration, pour la plupart subsahariennes. Avec des variations de l’ordre de 18 à 24 mois, on peut attribuer à un adolescent de 17 ans et donc mineur, un  âge osseux de 19 ans qui va le mettre hors des systèmes de protection de l’enfance« .

Radiologue de formation et spécialisé en pédiatrie, le Dr Serge Lipski fait partie des signataires de la pétition car selon lui, ces examens posent aussi un réel problème éthique : « C’est utiliser la médecine à des fins judicaires, ce qui est discutable. C’est aussi irradier inutillement des enfants, parfois à plusieurs reprises« .

 

Migrants : la maire de Calais demande aux associations de faire évacuer le squat Tioxide

Mercredi soir, lors du conseil municipal, Natacha Bouchart a demandé aux association HCR et Médecins du monde de déplacer les migrants du squat Tioxide. Médecins du monde demande à l’État les moyens d’intervenir.

La situation de l’entreprise Tioxide n’est guère réjouissante. En marge des problèmes liés à la production et à la perte de brevets, les salariés s’inquiètent de la présence d’un squat d’environ 900 migrants sur le site de l’usine (halle sportive et terrain de football). Un site sensible classé Seveso en raison des produits dangereux qui y sont manipulés.

Mercredi soir, lors du discours d’introduction du conseil municipal, Natacha Bouchart a lancé un appel aux associations d’aides aux migrants Médecins du monde et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) : « Puisque l’État ne veut pas intervenir(*), je demande aux associations de convaincre les migrants de quitter la zone de Tioxide pour venir s’installer avec des tentes sur le terrain municipal de la zone des Dunes et extension. Afin d’une part de libérer le site de l’entreprise, et d’autre part pour protéger les migrants. » La maire de Calais insistait ensuite sur le fait que les actionnaires du groupe Hunstman, propriétaire de Tioxide, « regardaient de près cette situation, même si on sait que le nerf de la guerre sont les charges salariales ». Continuer la lecture

Interdisons les tests d’âge osseux sur les jeunes immigrés

Par un collectif

 

Depuis 2012, huit jeunes étrangers au moins, de ceux que l’on appelle mineurs isolés étrangers (MIE), ont été traduits devant les tribunaux lyonnais. Le Conseil général du Rhône qui les avait pris en charge s’est porté partie civile et les a déclarés majeurs sur la base de tests physiologiques, et en particulier des tests d’âge osseux. Tous ont été condamnés en première instance à des peines de plusieurs mois de prison, assorties ou pas du sursis, à des années d’interdiction du territoire ainsi qu’à de lourdes sanctions financières (jusqu’à 260 000 €). Ils ont fait face à des accusations d’usurpation d’identité, de faux et d’usage de faux dès l’instant où un test d’âge osseux les décrète majeurs, et une certaine presse locale leur reproche « d’avoir vécu aux crochets du contribuable ».

Soumis aux mêmes tests, d’autres jeunes, plusieurs centaines vraisemblablement, sont exclus de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et se retrouvent à la rue.

Pris en charge par l’ASE à leur arrivée en tant que mineurs au vu des documents qu’ils ont produits, ils sont accusés d’avoir menti sur leur âge, souvent à quelques mois de leur majorité. Ils sont alors soumis à des tests d’âge osseux ainsi qu’à des examens physiologiques, notamment des organes génitaux, particulièrement dégradants pour ces jeunes filles et garçons. Continuer la lecture

L’humanisme attentif de Jean-Marie Haegy

Jean-Marie Haegy, ancien responsable du service de réanimation médicale des Hôpitaux civils de Colmar, est un des membres cofondateurs de Médecins du Monde et a créé la délégation Alsace en 1984. Dans un livre paru récemment, il retrace son expérience de médecin humanitaire, au cours de missions en différents points du monde.

Mer de Chine, Afrique, Europe, Moyen-Orient : le Dr Jean-Marie Haegy a bourlingué pendant vingt ans à travers le monde, au gré des missions humanitaires qui lui ont été confiées par Médecins Sans Frontières d’abord, puis Médecins du Monde, dont Jean-Marie Haegy a été cofondateur. Tout cela alors qu’il était chef de clinique, puis responsable, du service de réanimation médicale aux Hôpitaux civils de Colmar, jusqu’en 2006. Continuer la lecture

Plan Grand Froid : à Calais, l’ouverture du hangar pour les migrants ne fait pas l’unanimité

Le niveau 2 du plan Grand Froid a été déclenché vendredi par le préfet du Pas-de-Calais nécessitant l’ouverture d’un hangar, rue Clément-Ader, pour y héberger les migrants. Pour cette première nuit, l’association Solid’R, qui gère le lieu sur mandat de l’État, a reçu quarante-quatre hommes et une femme, la plupart soudanais.

 

Présenté par l’État comme un lieu qui peut accueillir 1 500 migrants, le hangar de 4 000 m², rue Clément-Ader, n’est utilisable que sur 500 m² parce qu’une partie du bâtiment est exposée aux courants d’air et aux fuites d’eau. Une quarantaine de migrants s’y sont rendus pour y passer la nuit de vendredi à ce samedi. Continuer la lecture

Médecins du Monde se mobilise sur le terrain contre Ebola

Rencontre avec Françoise Sivignon, médecin et Vice-Présidente de Médecins du Monde.

Pour faire face au virus Ebola, Médecins du Monde a voulu à la fois protéger le personnel soignant et répondre à l’épidémie en sensibilisant à l’épidémie .

Comment ? En passant par 3 volets :

– la prévention et la sensibilisation des populations via la formation de 400 travailleurs sanitaires communautaires. Il est nécessaire de donner une information juste aux populations pour qu’elles développent leurs capacités d’agir et de résister à la propagation du virus.
– la formation des agents de santé pour l’identification des cas suspects et le référencement de ces cas vers les centres de soins.
– le soutien aux structures de santé (appui en médicaments, fourniture de matériel de protection, gants, masques, etc…) qui est actuellement une urgence.

Au Libéria, Médecins du Monde appuie 5 structures sanitaires à Monrovia auprès de 600 000 personnes et 125 dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire (où aucun cas n’a encore été détecté) auprès de 2 millions d’habitants.

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