Médecins du monde veut « désoccidentaliser » l’humanitaire en Inde

le 29/9/2010

Un programme de lutte contre la malaria et la tuberculose vient d’être mis en place par l’organisation française au sud de l’Orissa, en partenariat avec l’organisation indienne Voluntary Health Associaiton Of India.

Après son implantation à Jaïpur en 2007, Médecins du monde se tourne aujourd’hui vers Kalahandi dans le sud de l’Orissa. L’objectif immédiat est de tacler la malaria et la tuberculose, deux fléaux prégnants dans le sous-continent indien avec plus de 3 millions de victimes chaque année. Selon Willy Bergogne, coordinateur général et responsable de l’organisation en Inde, ce projet sur trois ans « consistera à intervenir tant au niveau des communautés que des structures de santé. »

Face à l’éloignement des établissements de soins, au déficit éducatif sur les questions sanitaires et au fonctionnement aléatoire des centres déjà en place, Médecins du monde déclare vouloir « agir sur tous les boutons pour que ça finisse par marcher. »

Une efficacité que l’ONG mise également sur les partenariats avec les associations locales. En parallèle au système déjà mis en place dans les bidonvilles de Jaipur, le projet dans l’Orissa s’appuie sur l’organisation indienne Voluntary Health Association Of India (VHAI). « Pour tout un tas de raisons, que ce soit culturel ou pour des questions de communication, on préfère faire appel à des personnels issus de la communauté. L’enjeu est également la durabilité du projet », explique M. Bergogne, qui envisage une réappropriation par les structures locales de ces trois années de travail en commun.

Ce type de « partenariat fort où chacun en retire quelque chose » s’inscrit dans une philosophie qui tente de trancher avec les pratiques humanitaires actuelles. Pierre Micheletti, ancien directeur de Médecins du monde et responsable du projet dans l’Orissa, parle non seulement d’un échange de savoir faire mais également d’une volonté de « désoccidentaliser » le secteur. « En Inde, on trouve un certain nombre de conditions réunies pour que ce pays puisse demain générer des associations humanitaires ».

Parmi ces conditions, M. Micheletti cite la culture démocratique du pays, son niveau éducatif élevé et sa position de premier fabriquant de médicaments génériques. Il justifie également ce constat par la « très grosse habitude du secteur associatif » en Inde et son « expérience de terrain de gestion de crise et de catastrophes naturelles ».

En attendant cette émancipation, Médecins du monde rêve d’un développement plus ambitieux dans un pays qui a longtemps souffert d’ « un défaut d’intérêt de la part de [l’organisation], d’une attitude très prudente de la part des autorités indiennes vis-à-vis de l’humanitaire et d’un certain nombre d’obstacles administratifs. »

Pour les responsables, la suite des projets en Inde dépendra des résultats du programme mis en place dans l’Orissa.

Déclaration européenne pour un accès aux soins sans discrimination – Médecins du Monde et HUMA

Publié le 16 septembre 2010

Médecins du Monde et le réseau européen HUMA lancent la Déclaration européenne pour un accès aux soins sans discrimination, à signature des professionnels, organisations et associations de santé. MDM rappelle que la pratique des professionnels de santé est entravée par des politiques qui dénient le droit fondamental à l’accès aux soins sans discrimination. Cette déclaration est donc un moyen de réaffirmer collectivement leur attachement à la déontologie médicale et de demander son respect. Signatures en ligne du 14 septembre au 10 décembre avant la remise aux ministres de la santé de 12 pays européens en mars 2011.
En savoir plus : www.huma-network.org

La santé reste l’un des principaux piliers du développement humain.

LEMONDE | 20.09.10 | 11h03  •  Mis à jour le 20.09.10 | 16h09

Pays du Sud : il est urgent d’investir dans les personnels de santé

Appel d’urgence à tous les décideurs et financeurs.

Michel Kazatchkine, Jean-François Mattei, Marc Gentilini, Xavier Emmanuelli, Olivier Bernard, Awa-Marie Coll-Seck, Ogobara Doumbo, Denis Mukwege…

Dix ans après leur lancement, cinq ans avant leur échéance, les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) feront l’objet d’une évaluation exhaustive par l’Assemblée générale des Nations unies réunie à New York à partir du 20 septembre 2010. Ces OMD visent à réduire la pauvreté dans le monde, promouvoir l’éducation, favoriser l’égalité des sexes, réduire les mortalités maternelle et infantile, combattre le VIH/SIDA et les autres maladies. Les objectifs relatifs à la santé accusent un retard considérable, notamment ceux qui concernent la santé maternelle et infantile.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/09/20/pays-du-sud-il-est-urgent-d-investir-dans-les-personnels-de-sante_1412708_3232.html

Scandaleux: l’AME considérée par le gouvernement comme une niche fiscale.

Les soins aux étrangers en situation irrégulière dans le collimateur

Le gouvernement réfléchit à l’instauration d’une participation forfaitaire pour les bénéficiaires de l’aide médicale d’État (AME)

Faut-il durcir les conditions d’accès des étrangers en situation irrégulière à l’aide médicale d’État (AME) ? Au cours des prochaines semaines, la question devrait de nouveau agiter les députés, en particulier lors de l’examen de la loi sur l’immigration fin septembre puis, en octobre, lors de celui de la loi de finances.

Plusieurs parlementaires de la majorité devraient déposer des amendements visant à restreindre les droits des bénéficiaires de l’AME. Lors du débat d’octobre, la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, devrait de son côté proposer que ces derniers versent chaque année une participation forfaitaire de 15 ou 30 €.

http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2437902&rubId=4076

Médecins du monde refuse l’expulsion du bidonville de la Part-Dieu

le 31/08/2010

Lyoncapitale.fr

Mardi 7 septembre, une nouvelle audience aura lieu devant le tribunal de Lyon. Le juge risque d’ordonner l’expulsion immédiate des “100 à 150 personnes qui vivent dans ce bidonville depuis un an”, selon Médecins du Monde (MDM).

Dans un communiqué de presse, l’ONG demande qu’il n’y ait pas d’expulsion sans relogement : “expulser ces personnes des terrains qu’elles occupent sans solution alternative ne fait que déplacer le problème et accroître la précarité” . Sur le terrain dit de “Paul Bert” (car situé à proximité de la rue du même nom), à quelques encablures de la gare de la Part-Dieu, les équipes de MDM ont dénombré notamment une dizaine de personnes atteintes de pathologies conséquentes nécessitant un suivi hospitalier (dont 2 nourrissons), 15 femmes enceintes et 19 enfants présentant des taux de plombémies anormalement hauts, dont deux au-dessus du seuil d’alerte (saturnisme).

« Les expulsions à répétition exposent les familles Roms à des risques sanitaires accrus et ne permettent pas un suivi médical satisfaisant. (…) Elles sont non seulement inefficaces, mais surtout créent une spirale de la précarité lourde de conséquences sur la santé » .

En 2009, MDM a relevé 43 expulsions sur une période de 12 mois. Et le communiqué de conclure : “Les Roms, citoyens européens, vivent dans notre pays et en Europe avec des indicateurs comparables à ceux des pays en voie de développement : la mortalité néo-natale (0-1 mois) est 9 fois plus importante, la mortalité infantile (0-12 mois) est 5 fois plus importante, l’espérance de vie se situe autour de 50-60 ans. »

L’Afghanistan, nouveau paradigme humanitaire

LEMONDE | 13.08.10 | 15h00  •  Mis à jour le 13.08.10 | 15h00

Pierre Micheletti, professeur associé à l’Institut d’études politiques de Grenoble, ancien président de Médecins du monde

Dans la province du Badakhchan, en Afghanistan, l’assassinat d’une équipe humanitaire de dix personnes, le 6 août, apporte un nouveau témoignage du caractère complexe et sensible de l’action humanitaire occidentale dans ce pays. Depuis plusieurs décennies, les volontaires de nombreuses ONG internationales s’y sont relayés au gré des convulsions auxquelles la population était confrontée. Durant les dernières années, la violence à l’égard des humanitaires est allée crescendo. Les mobiles de cette violence sont multiples, faisant de l’Afghanistan un laboratoire pour l’avenir du mouvement humanitaire.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/13/l-afghanistan-nouveau-paradigme-humanitaire_1398662_3232.html