Dons et prélèvements à la source.

En 2017, les Français paieront l’impôt avec le système actuel sur leurs revenus de 2016. En 2018, ils seront prélevés à la source sur leurs revenus de 2018. Les contribuables acquitteront donc bien chaque année un impôt mais les revenus de 2017 ne seront toutefois pas pris en compte (sauf exception).

Il n’y aura pas de double imposition en 2018 sur les revenus (salaires, retraites…). Les revenus non exceptionnels perçus en 2017 ne seront pas soumis à imposition. Cependant, le bénéfice des réductions et des crédits d’impôt, y compris les dons aux associations d’intérêt général, acquis au titre de 2017, sera maintenu.

Ainsi, les dons effectués aux associations au cours de l’année 2017 seront pris en compte au moment de la déclaration de revenus effectuée au printemps 2018. La réduction d’impôt sera imputée au moment du solde de l’impôt à la fin de l’été 2018.

Les dons aux associations effectués en 2018 seront déclarés en 2019, et donneront droit à une régularisation au cours de l’année 2019. Les donateurs réguliers, ou ceux ayant une prévisibilité de leurs dons et donc de leurs déductions fiscales, pourront demander une modulation du taux de prélèvement transmis par le service des impôts à l’employeur, chargé de collecter l’impôt. Cela leur permettra, dès 2018, d’adapter leur situation fiscale.

Que change donc le prélèvement à la source ?

– Pour les donateurs :  Continuer la lecture

Pour Médecins du Monde « tout est fait pour montrer aux migrants qu’ils ne sont pas les bienvenus » Crise des migrants

Le docteur Jean-François Corty, directeur des Opérations Internationales de Médecins du Monde, condamne la politique du gouvernement en matière d’accueil des migrants. Dans son livre, La France qui accueille*, qui sort le 18 janvier prochain, le Toulousain veut montrer que le pays reste solidaire et que des solutions pour l’accueil existent.

Emmanuel Macron se rend ce mardi à Calais pour y rencontrer notamment les associations d’aides aux migrants. En tant qu’association, quel est votre point de vue sur la politique menée par le gouvernement en matière d’immigration ?

C’est une politique très agressive qui est dans la continuité de celle menée par les gouvernements précédents, que ce soit de droite ou de gauche. Cette politique met en difficulté les migrants, les aidants, remet en question le principe de l’asile et utilise des méthodes qui ne respectent pas les droits fondamentaux.  Tout est fait pour créer des conditions de dissuasion, pour montrer aux migrants qu’ils ne sont pas les bienvenus. Sur les 100 000 demandes d’asile de 2017, seulement la moitié ont été reconnues comme valables. Actuellement, les autorités sont prêtes à utiliser la violence, à détruire les abris à Calais, à gazer les sacs de couchage, pour empêcher l’arrivée de nouveaux migrants.  Continuer la lecture

L’Iglou, un abri pour dormir au chaud à Bordeaux

Un Iglou pour abriter les personnes à la rue quand il fait froid. L’idée peut paraître saugrenue. Sauf que l’Iglou en question n’a rien d’un igloo en glace comme on en trouve dans le grand Nord. Il s’agit d’une structure en mousse pour permettre aux sans-abris de passer la nuit au chaud.

 

Cet Iglou a été mis au point par Geoffroy de Reynal. Alors qu’il rentrait d’une expérience professionnelle à l’étranger, ce jeune ingénieur, qui vit à Bordeaux, a été choqué de voir des personnes à la rue en France. Il réfléchit alors à une solution pour permettre aux SDF de s’abriter du froid. « Je me suis toujours dit qu’il était possible de garder la chaleur du corps avec une isolation suffisante », explique le jeune homme. Il imagine donc une structure minimaliste de deux mètres de long sur 1,20 m de large et 1,20m de hauteur. Une sorte d’igloo donc, dans lequel on se glisse pour la nuit. L’abri est en mousse de polyéthylène, un matériau utilisé pour éviter les chocs dans les transports et aussi isolant que la laine de verre ou le polystyrène mais beaucoup plus souple. L’intérieur de l’Iglou est recouvert d’aluminium pour lui éviter de prendre feu.

Une dizaine d’Iglous distribués

Pour proposer ses Iglous aux personnes qui en avaient besoin, Geoffroy de Reynal a fait appel à l’expertise de Médecins du Monde. L’association intervient dans une vingtaine de squats et de bidonvilles de la Métropole et connaît bien les problématiques de la rue. Morgan Garcia, le coordinateur de la mission squats a suivi le dossier. « La structure ne nous a pas semblé appropriée pour les personnes à la rue. C’est trop volumineux. Mais cela peut convenir pour les squats. Il y a des gens qui sont dans des situations de très grande précarité mais qui peuvent conserver quelques biens parce qu’elles vivent dans des hangars désaffectés ou dans des cabanes.» Continuer la lecture

A Calais, des centaines de migrants piétinent toujours aux portes de l’Angleterre

Emmanuel Macron est attendu mardi à Calais, où, depuis plus de 20 ans, des migrants affluent dans l’espoir de se rendre en Grande-Bretagne, sans être dissuadés par les démantèlements successifs de leurs campements.

Ils seraient ainsi environ 600 aujourd’hui selon les associations, dont une centaine de mineurs et une majorité d’Afghans, d’Érythréens et d’Éthiopiens. La préfecture en dénombre, elle, 350. Ils étaient 7.400 lors du démantèlement de la « Jungle » en octobre 2016.

Pourquoi des migrants restent-ils à Calais ?

« Pour rejoindre l’Angleterre ! », répond en cœur un groupe de réfugiés stationné dans une zone industrielle de la ville. Parmi eux, un Ethiopien de 32 ans, à Calais depuis six semaines: « je suis monté cinq fois dans un camion, mais j’ai été débarqué, c’est tellement contrôlé, alors j’attends ». Les migrants sont « persuadés » que l’Angleterre « est un eldorado: pour la langue, ils y ont parfois des proches, ils pensent qu’ils pourront travailler plus facilement et, surtout, il y a une rumeur tenace: les accords de Dublin (prévoyant qu’un migrant doit demander l’asile dans le premier pays où il laisse ses empreintes) ne s’y appliqueraient pas », explique Loan Torondel de l’Auberge des Migrants. Il réclame « des voies de passages sûres et légales » entre les deux pays.

Par ailleurs, « historiquement, c’est à Calais que les gens passent, donc les passeurs poussent les réfugiés à venir ici », poursuit-il. Selon le parquet de Boulogne-sur-Mer, 14 filières de passeurs ont ainsi été démantelées en 2017. De source policière, 60.000 migrants ont été trouvés dans des camions en 2016, et 30.000 en 2017 aux ports de Loon-Plage et de Calais et au Tunnel sous la Manche.

Pour ralentir ces camions en partance pour l’Angleterre et tenter de monter à l’intérieur, les migrants installent encore certaines nuits des barrages sur la rocade portuaire, comme jeudi soir. Des opérations périlleuses: 14 sont morts dans le Calaisis en 2016, quatre en 2017 et déjà un en 2018, pour la plupart percutés par des véhicules.

Dans quelles conditions vivent-ils ?

Depuis le démantèlement de la +Jungle+, ils n’ont plus d’abri fixe. Les associations leur distribuent vêtements, tentes, duvets et nourriture quotidiennement, selon Vincent de Coninck du Secours Catholique. Des points d’eau, des toilettes et des douches ont été installés par la préfecture, mais « la gale est omniprésente à Calais », selon Brice Benazzouz de Médecins du Monde, qui pointe aussi « les maladies ORL, mal de dos, contusions liées aux tentatives de passage ». « Ce qui nous inquiète, c’est la santé mentale, il y a une détresse psychologique absolue sur le littoral », relève-t-il également. Continuer la lecture

Migrants – Daniel Bréhier : « Le parcours d’émigration les a cabossés »

DÉCRYPTAGE. Comment appréhender la détresse psychologique des migrants ? Une question peu évoquée mais qui s’avère cruciale.
Daniel Bréhier, psychiatre à Médecins du monde, nous l’explique.
PROPOS RECUEILLIS PAR AGNÈS FAIVRE
Publié le  | Le Point Afrique

Discuter avec lui, c’est un peu comme cartographier la répression à travers le monde, situer les conflits politiques, ethniques ou religieux en cours. Il pourrait être analyste en géopolitique, Daniel Bréhier. Mais il est psychiatre. Chaque jour, il consulte au Centre d’accueil de soin et d’orientation (CASO) de Médecins du monde à Saint-Denis, en Île-de-France. Retraité de la fonction publique en 2011, il travaille depuis pour cette ONG, fondée en 1980 par des anciens de Médecins sans frontières. À cette époque, une bande de médecins et journalistes veut rendre plus visible la situation des « boat people » vietnamiens, et leur venir en aide.

La prise en charge médicale des migrants s’est perpétuée tout au long de l’histoire de Médecins du monde. Elle intègre une aide psychologique. À son arrivée en 2011, Daniel Bréhier recevait des Pakistanais menacés par les talibans, quelques réfugiés d’Inde et du Bangladesh, et des Ivoiriens « craignant des exactions d’anciens chefs rebelles », dans le sillage de la crise politique ivoirienne de 2010-2011. À cette période, les routes migratoires à travers le Sahara et la Méditerranée existaient déjà. « Mais on en parlait moins », dit-il. Aujourd’hui, ses patients sont surtout des migrants originaires du continent africain, passés par la Libye. Pour Le Point Afrique, il revient sur les maux dont ils souffrent, et sur ce périple destructeur.

 

Daniel Bréhier est médecin psychiatre au Centre d’Accueil de Soins et d’Orientation (CASO) de Saint Denis, et responsable de la Mission mineurs étrangers à Paris de Médecins du monde. © DR Continuer la lecture