Pour la première fois, une Conférence Nationale a réuni Etat et ONG pour dresser un état des lieux du secteur humanitaire. Et esquisser une feuille de route pour l’avenir.
Peur de se laisser dicter la priorité des interventions humanitaires par le gouvernement, de travailler dans le sillage des militaires, ou d’être assimilés à une présence post-colonialiste… depuis « les French Doctors » il y a trente ans, les humanitaires ont toujours eu à cœur de maintenir leur indépendance vis-à-vis de l’Etat français, malgré la complexité de l’exercice.
Acted, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Oxfam, Coordination Sud, Handicap International, le Secours Islamique… Toutes les grandes ONG françaises étaient présentes pour poser les bases, mercredi 16 novembre, de ce dialogue avec l’Etat, au cours de la première Conférence nationale humanitaire, à Paris. Continuer la lecture →
DU CHOIX DES MOTS Février 2011 Roms, Manouches, Gitans, Tsiganes, Gens du Voyage… Et aussi Nomades, Romanichels… De qui parle-t-on ? Quels termes utiliser ? La variété des appellations est le reflet de la diversité des populations concernées, ainsi que des représentations dont elles font l’objet dans les sociétés au sein desquelles elles vivent, selon les historiens, depuis plus de 600 ans. Les institutions, nationales ou européennes, invoquant des raisons administratives, politiques, idéologiques, présument que des groupes sociaux et des communautés, au demeurant très diverses peuvent avoir des comportements identiques et/ou être confrontés aux mêmes difficultés, en raison de leur appartenance à une même entité générique (les Roms/les Tsiganes). Termes génériques, vocabulaire des institutions C’est au début du 19ème siècle que les savants commencent à regrouper diverses communautés réparties sur l’ensemble du territoire européen sous le terme générique de « Tsiganes » (Gypsies en anglais), selon l’idée que l’ensemble de ces groupes partagent une lointaine origine commune extra-européenne. Progressivement, cette approche est passée du langage politique au langage commun. Il est aujourd’hui d’usage de distinguer trois ensembles principaux parmi les 10 millions de Tsiganes européens, suivant les noms que se donnent eux-mêmes les intéressés : ▪ les Roms (dits «Tsiganes orientaux »: Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Slovaquie, Serbie, Kosovo… : 85% ▪ les Sintés et Manouches « Tsiganes germaniques »: Est de la France, Allemagne, Autriche, Bohême, Nord de l’Italie: 4% ▪ les Gitans et Kalés (« Tsiganes ibériques »: Espagne, Catalogne, Portugal…) : environ 10%. Cette classification est bien entendu très schématique et ne doit pas masquer des réalités très diverses au sein même des grands groupes ainsi identifiés, voire à l’intérieur d’un même pays. Continuer la lecture →
40 personnes ont été opérées gratuitement à l’Hôpital Be d’Antsiranana du 5 au 11 novembre. Il s’agit d’une réparation de la fente labiale et/ou palatine, appelée autrefois bec de lièvre, et des cicatrices causées par des brûlures
Le Ministère de la santé publique malgache a fourni la salle d’opération et les matériels et c’est l’association Médecins du monde qui a pris en main les opérations en collaborant avec le personnel médical du centre hospitalier de référence régional Antsiranana.
La chirurgie, les soins, les médicaments ont été gratuits et même les frais de transport de ceux qui viennent des régions plus éloignées ont été pris en charge pas l’association. Il y a eu aussi une formation des étudiants en première et deuxième année de médecine de l’université d’Antsiranana. Selon les explications du Dr Nivohanta Ramamonjisoa du programme « Opération sourire » de Médecins du monde et coordinatrice médicale, cette mission de novembre 2011 est la cinquième pour Antsiranana. Chaque année, l’équipe de Médecins du monde effectue trois missions à Madagascar dont deux à l’hôpital Ravoahangy Andrianavalona Antananarivo et une mission à Diego. C’est à la suite d’une étude et d’une enquête auprès des hôpitaux et des médecins locaux que l’association a pu décider dans quelles régions les opérations auront lieu à Madagascar. Le plateau technique, le nombre de patients et l’avis des médecins sont à prendre en considération. Continuer la lecture →
Après Paris et avant Munich, Médecins du Monde organise une exposition pour sensibiliser le public au sort des femmes victimes de violences.
Les chiffres peuvent donner envie de se terrer chez soi. Dans le monde, une femme sur trois est victime de violences au cours de sa vie, selon Médecins du Monde.
C’est pour dénoncer cette réalité que l’ONG organise, en partenariat avec la Mairie de Nancy, une exposition à l’Hôtel de Ville.
Grâce aux photographies de Lâm Duc Hiên, lauréat du World Press en 2001, le visiteur est interpellé sur les violences physiques, économiques ou sexuelles que les femmes rencontrent dans le monde entier.
Au-delà des situations terribles qu’ont vécu ses femmes, le photographe donne à voir les possibilités de reconstruction. L’exposition est visible par tous.
Les violences – qu’elles soient physiques, psychologiques, économiques ou résultant de pratiques traditionnelles préjudiciables – ne sont plus des abstractions, les visages et les voix ne sont plus ceux de victimes anonymes mais de femmes vivantes. Une parole qui témoigne de leurs parcours et des possibles reconstructions.
LES OBJECTIFS
Informer sur la multiplicité des violences faites aux femmes et sur les solutions possibles
Témoigner pour lever un tabou, montrer l’importance de « dire », de dénoncer pour dépasser le statut de « victime »
Représenter les conséquences sociales des violences et montrer le caractère essentiel du travail en réseau (médecins, juristes, communautés…)
Depuis plusieurs années Médecins du Monde met en oeuvre des actions de prévention et de réponse aux violences subies par les femmes dans 11 pays : Algérie, Égypte, France, Guatemala, Haïti, Liberia, Moldavie, Nicaragua, Pakistan, République démocratique du Congo (Goma et Kinshasa), Soudan. L’objectif est d’améliorer l’accès aux services de santé, la qualité des soins, l’information, mais également de promouvoir la participation effective des femmes aux décisions qui les concernent et le respect absolu de leurs droits.
Une exposition à retrouver à l’Hôtel de Ville de Nancy, du 10 au 25 Novembre 2011.
Intégré au communiqué final du G20, l’engagement en faveur d’un socle de couverture sociale universelle représente une première. Mais, en pleine crise de l’euro, il risque de rester une déclaration de principe.
Dans le communiqué final du G20 qui s’est tenu les 3 et 4 novembre à Cannes, une phrase affirme l’engagement des vingt pays les plus riches de la planète en faveur de « socles de protection sociale qui soient adaptés à chaque situation nationale ». C’est la première fois depuis sa création que le G20 inscrit dans ses priorités la « dimension sociale de la mondialisation », au même titre que les enjeux économiques et financiers.
Simple effet d’annonce ou étape fondatrice d’une nouvelle gouvernance ? Martin Hirsch, qui a travaillé pendant une année au sein de la commission internationale pilotée par Michelle Bachelet sur la faisabilité de ce socle, préfère voir le verre à moitié plein. « Je suis soulagé, compte tenu de la focalisation du G20 sur le court terme et la crise en Europe, que l’idée même de ce socle de protection universelle ne soit pas passée à la trappe », constate l’ancien haut-commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté. « On pouvait s’attendre à une opposition de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis, de la Chine ou de l’Inde. Or, aucun de ces pays n’a mis son véto. Même si l’on peut regretter qu’il n’y ait ni calendrier ni financement, je me réjouis que l’idée ait franchi à Cannes la barre des chefs d’Etat. »
Du côté des ONG, le bilan est nettement moins positif. Médecins du Monde qui, avec Oxfam, avait mené des actions médiatiques pour défendre l’accès des pays les plus pauvres à une protection sociale et notamment à une couverture maladie universelle, regrette que la déclaration finale ne soit pas accompagnée de « mesures concrètes de mise en oeuvre », d’une « feuille de route pour avancer » ou d’un réel portage politique ». « Ce G20 est une occasion manquée, affirme Pierre Salignon, directeur général de Médecins du Monde. La crise actuelle n’est pas uniquement économique et financière, elle est aussi sociale. Nous savons que les pays disposant de protections sociales et de couvertures maladie efficaces ont comparativement mieux amorti l’impact de la crise. Il est donc incompréhensible que le G20 n’ait pas consacré plus d’énergie à cet enjeu. Nous restons très vigilants sur la mise en place de cette déclaration. »