Prostitution : la loi de la jungle ?

Deux ans après le vote de la loi sur la pénalisation des clients, l’association Médecins du Monde publie les résultats d’une étude qui mesure l’impact de cette nouvelle législation sur la santé des travailleur(euse)s du sexe. Le bilan est sévère, comme l’explique Irène Aboudaram, coordinatrice à Médecins du Monde, en charge de l’enquête.

Deux ans après le vote de la loi sur la pénalisation des clients, l’association Médecins du Monde publie les résultats d’une étude qui mesure l’impact de cette nouvelle législation sur la santé des travailleur(euse)s du sexe. Le bilan est sévère, comme l’explique Irène Aboudaram, coordinatrice à Médecins du Monde, en charge de l’enquête.

ELLE. Quels sont les principaux enseignements de votre étude ?

Irène Aboudaram. Nous avons travaillé avec onze associations et deux chercheuses pour mener cette enquête qualitative. Il en ressort que les conditions de vie des prostitué(e)s se sont fortement dégradées au cours de ces deux dernières années, avec une augmentation générale des violences sexuelles, insultes, braquages… Les clients disent que ce sont eux qui prennent désormais des risques et imposent leurs conditions, comme des rapports non-protégés ou une baisse des tarifs.

ELLE. L’étude relève aussi les limites du « parcours de sortie de la prostitution »…

Irène Aboudaram. Très peu de personnes ont, en réalité, bénéficié de ce parcours car les conditions d’accès et les modalités ne permettent pas de le suivre. Il manque des hébergements, et les allocations financières proposées sont bien souvent insuffisantes pour vivre sans continuer son activité. D’où l’impossibilité de sortir de la prostitution.

Les Etats Généraux de la Migration appellent à ne pas voter la loi asile et Immigration.

 

« Nous vous appelons à ne pas voter cette loi. Il faut cesser cette guerre aux migrants. C’est avec eux que nous ferons la société de demain »… Vendredi matin, ces mots, adressés aux députés, ont résonné au foyer de l’Arve (Paris 15e) pour la deuxième conférence des Etats généraux des migrations (EGM). Nathalie Péré-Marzano, déléguée générale d’Emmaüs International, a prononcé cet appel au nom de son association ; mais aussi au nom du mouvement national d’associations et de regroupements de citoyens qui chaque jour viennent en aideaux migrants un peu partout en France et se sont réunis dans ces EGM. Un appel qui a déjà été porté localement, mais que les députés ont trop souvent décliné, refusant les rencontres de terrain avec le monde associatif, a regretté David Saunier, de l’Assemblée locale de Caen, au profit ici ou là de la visite plus médiatique d’un centre de rétention.

Pourtant, ce large mouvement populaire, qui regroupe 440 associations nationales, locales ou simples collectifs, aurait aimé leur expliquer qu’il se bat pour une autre politique migratoire que celle du gouvernement. Tous savent bien que le projet de Gérard Collomb, que Vanina Rochiccioli, présidente de Gisti (Groupe d’information et de soutien aux immigrés) qualifie de « texte de police qui ne règle rien », sera voté rapidement.

Mais ils croient que la vision qu’ils portent sera gagnante sur le long terme parce que « dans le projet de loi, il manque le fait de considérer les immigrés comme des sujets et non comme des objets » résumait vendredi Dominique Noguères, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH), qui reste persuadée que « donner des droits aux migrants, ce n’est pas retirer des droits aux Français ». Et si tous savent ce combat contre la vision du ministère de l’Intérieur perdu à court terme, le regroupement d’énergies veut d’abord faire savoir, à ceux qui en doutaient, que l’accueil est possible dans la France de 2018.

Alors, sur le terrain, autour des hébergements, des campements, le long des frontières aussi, chaque jour des bénévoles nourrissent, soignent, aident au quotidien des nouveaux venus à qui l’administration n’offre pas de protection. Comme l’a déploré Patrick Bouffart, médecin pour Médecins du monde, « on gère aujourd’hui dans les rues la sous-humanité qu’on a créée, l’auto exclusion qui se développe et se développera encore, car la loi qui passe au parlement est pathogène »… C’est de tout cela, qu’ils veulent témoigner. Continuer la lecture

Projet de loi immigration : la Contrôleure des prisons alerte sur l’atteinte aux droits fondamentaux des étrangers

Dans une lettre adressée aux commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat, la Contrôleure générale de lieux de privation de liberté (CGLPL) Adeline Hazan alerte sur la menace que représente le projet de loi « pour une immigration maîtrisée et un droit d’asile effectif »sur les droits fondamentaux des étrangers, dont la santé.

Les députés commencent en commission ce mercredi 4 l’analyse du texte présenté par Gérard Collomb et des… 900 amendements, avant l’examen dans l’hémicycle à partir de 16 avril.

Urgence d’une amélioration des conditions de rétention Continuer la lecture

Les organisations humanitaires interpellent Macron sur le sort du Yémen

http://www.liberation.fr/planete/2018/04/04/les-organisations-humanitaires-interpellent-macron-sur-le-sort-du-yemen_1641000

Dix ONG appellent le Président à demander à Mohammed ben Salmane de cesser les attaques contre les civils yéménites. Le prince héritier saoudien, en visite officielle en France dès lundi, est à la tête de l’opération Tempête décisive qui frappe le pays depuis 2014. Continuer la lecture

Hépatites : « une urgence sanitaire mondiale »

« Avec près de 1,4 million de morts par an et 328 millions de personnes infectées, les hépatites B et C dépassent aujourd’hui les trois grandes endémies – VIH, tuberculose et paludisme – tant en nombre de décès que de personnes affectées » expliquent dans une déclaration commune le 4 avril, et parmi de nombreux autres signataires, l’ONG Médecins du monde, les ministres de la Santé de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, ou encore la prix Nobel de médecine 2008 Françoise Barré-Sinoussi…

Les signataires réclament un « renforcement des politiques de prévention » (vaccination contre l’hépatite B, dépistage précoce des deux hépatites pour les populations les plus affectées).

Abaisser le coût des traitements

Les auteurs veulent aussi « un accès au traitement pour tous ». Les traitements contre l’hépatite C « doivent être accessibles sous forme de génériques ou à des tarifs compatibles avec les économies des pays », estiment-ils. Ils plaident pour que « le traitement de l’hépatite B chronique par le ténofovir [médicament antiviral également utilisé contre le virus du sida, le VIH, ndlr] soit disponible à des prix raisonnables et adaptés, comme pour le VIH ». Enfin, ils demandent à ce que la lutte contre les hépatites B et C soit « inscrite dans les dispositifs internationaux de financement comme le Fonds mondial et Unitaid ».

La déclaration a été publiée au premier jour de la Conférence internationale de l’Alliance francophone des acteurs de la santé en lutte contre le VIH et les hépatites, qui se tient à Bordeaux jusqu’au 7 avril.

Fin de la trêve hivernale : Monsieur Macron, respectez votre engagement

 

Médecins du Monde

Médecins du Monde

Association médicale militante de solidarité internationale qui se bat pour l’accès aux soins des populations les plus vulnérables.

  • Pour la fin de la trêve hivernale, ce samedi 31 mars, Médecins du Monde envoie des avis de non-expulsion aux membres de l’exécutif. Voici celui adressé à Emmanuel Macron.

 

Monsieur le Président,

Si vous recevez cette lettre, c’est que vous avez la chance d’avoir un toit.

Ce n’est pas le cas des milliers de personnes qui sont aujourd’hui à la rue.

Pourtant, à l’occasion de vos vœux pour 2018, vous vous êtes engagé à leur offrir un abri.

Ce samedi 31 mars marque la fin de la trêve hivernale. L’année dernière, 34.000 personnes ont été expulsées de leur logement. 

Combien seront-elles cette année ?

Chaque jour en France, 143.000 personnes survivent sans domicile. À la rue, dans des bidonvilles, des squats ou des hébergements d’urgence. Elles subissent l’insécurité, l’insalubrité, les maladies, le stress, la faim. Leur vie est en danger.

Pour elles, accéder aux soins est un parcours du combattant. Partout en France, devant nos centres de santé, les files d’attente s’allongent de jour en jour. Nos équipes sont dépassées, fatiguées d’agir à votre place.

Les belles paroles ne sauvent personne de la rue. Il est temps de prendre vos responsabilités et de tenir votre promesse en permettant à chacun d’accéder à un logement décent et pérenne.

Respectez votre engagement. Changez leur vie.

Médecins du Monde

#PasDeSanteSansToit