L’écart se creuse également avec nos voisins européens, selon un sondage publié vendredi.
Ils sont de plus en plus nombreux. Près d’un tiers des Français, 29% environ, ont dû renoncer à se faire soigne r, faute d’argent ces derniers mois contre 11% il y a deux ans, selon un sondage CSA pour Europ Assistance publié vendredi.
Les sacrifices concernent « les soins dentaires » et « les lunettes » pour 22% des personnes interrogées. Mais pas seulement. A côté de ces secteurs connus pour être onéreux, se nichent aussi des soins plus « courants » pour 12% des sondés, « l’achat de médicaments » (6%) , des « soins lourds comme les opérations, les examens ou traitements coûteux » (5%).
« Il y a malheureusement toute une partie de la population, je pense notamment aux personnes qui bénéficient d’un minimum vieillesse, de l’allocation adulte handicapé, dont les revenus sont de quelques euros au-dessus du minima et de ce fait, ne peuvent pas bénéficier de cette couverture médicale universelle complémentaire « , analyse sur Europe 1 le docteur Olivier Bernard, de l’association Médecins du monde.
Des cotons-tiges pour déboucher les oreilles des décideurs ! –
Alors que les ministres du Travail ou des Affaires sociales des pays du G20 étaient réunis ce lundi après-midi à Paris pour préparer le volet social du sommet de Cannes, Médecins du monde et Oxfam France les ont interpellés, via un happening, sur l’importance de la protection sociale. Cotons-tiges, consultations d’ORL gratuites, et ordonnances devant le ministère des Affaires étrangères, les ONG ont tout prévu pour qu’ils ne restent pas sourds à un thème jusqu’ici marginalisé.
LES PAYS du G20 doivent se déboucher les oreilles. Les organisations non-gouvernementales Médecins du monde (MDM) et Oxfam France ont pris au pied de la lettre l’image pour provoquer les dirigeants internationaux. « Notre message a du mal à être entendu, donc nous proposons des cotons tiges et des consultations ! », explique Nicolas Guihard, chargé de plaidoyer à MDM. Le message ? Mettre la couverture maladie gratuite pour les plus vulnérables au cœur des discussions entre les pays riches, qui ont tendance à faire la sourde oreille en privilégiant davantage la régulation des marchés et les équilibres macroéconomiques. « Nous souhaitons que le G20 s’engage concrètement pour l’émergence ou le renforcement d’un socle de protection sociale gratuite et ne se satisfasse plus seulement de déclarations d’intention », continue Nicolas Guihard. Continuer la lecture →
Emma a été vue par les bénévoles de Médecins du Monde pour la première fois la semaine dernière. Bien que ne parlant pas français, elle apprécie le passage de l’équipe, le café et la soupe, les soins qui lui sont prodigués. Photos Dominique Gutekunst
Chaque vendredi des deux mois d’été, Médecins du Monde fait la tournée des sans-abri à Strasbourg pour leur proposer soins, boissons chaudes et, surtout, contacts humains. Une démarche très appréciée de la plupart des personnes à la rue.
L’ambulance est de réforme, mais entretenue et mise à disposition par les HUS (Hôpitaux universitaires de Strasbourg), elle continue à effectuer régulièrement les rondes nocturnes de Médecins du Monde. À bord, ce vendredi, quatre bénévoles de l’association, un médecin, Catherine, une infirmière, Adèle, une élève infirmière, Pauline et le chauffeur Fred qui ont tous revêtu le gilet blanc siglé Médecins du Monde.
Outre les médicaments courants, deux caisses contiennent des bouteilles thermos remplies de café, d’eau chaude pour le thé ou de soupe. Il y a également des paquets de biscuits, de chips ou des boîtes de pâté et dans un coffre, des paires chaussettes propres et des couvertures.
L’ambulance s’ébranle pour sillonner les quartiers de Strasbourg, à la rencontre des personnes qui y vivent et y dorment. Des personnes trop souvent invisibles le jour pour nos yeux qui ne veulent pas les voir, mais qui deviennent évidentes la nuit, campant ou occupant les encoignures de portes ou les passages couverts pour être à l’abri de la pluie. Continuer la lecture →
Depuis quelques jours, la Somalie fait un retour remarqué à la une des médias. Selon de nombreux observateurs (ONG, agences des Nations Unies, journalistes), plusieurs zones du pays sont désormais ravagées par une terrible crise alimentaire, sans précédent depuis vingt ans. Les Nations Unies n’hésitent plus à parler de «famine» dans le Sud somalien. L’alerte est relayée par les humanitaires présents en Somalie, mais aussi au Kenya et en Ethiopie, où plusieurs milliers de réfugiés arrivent chaque jour complètement démunis et épuisés.
PARIS (AP) — Un an après le discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy à Grenoble, dans lequel il annonçait sa volonté de « mettre un terme aux implantations sauvages de campements roms », Médecins du Monde dénonce la situation de « parias » faite à cette population. Depuis l’été 2010, les expulsions se sont intensifiées, avec pour seul effet une « précarité » et une « stigmatisation » accrues, ainsi qu’un « éloignement des structures de soins et de scolarisation », selon l’ONG.
MDM, qui présentait mardi lors d’une conférence de presse à Paris un rapport sur l’accès à la vaccination de cette population en France, estime que 15.000 Roms sont présents sur territoire, « majoritairement originaires de Roumanie et de Bulgarie », et évalue à 10.000 le nombre de reconduites à la frontière par an, deux chiffres qui « restent relativement stables d’année en année », selon l’ONG, tout simplement parce que les personnes expulsées reviennent.
« Ce qu’a provoqué le discours de Grenoble », c’est « une aggravation de la situation de ces personnes et des expulsions des lieux de vie -pas du territoire- plus fréquentes et plus dures », avec un « éloignement des structures de soins et de scolarisation », a dénoncé le président de Médecins du Monde, Olivier Bernard, lors d’une conférence de presse. Continuer la lecture →
La misère environnante en Chine poussent les chinoises à quitter leur pays pour le grand rêve français.
Mais une fois arrivées à Paris, le rêve s’écroule et laisse place à un cauchemar bien réel : après avoir quitté leur vie de famille (la moyenne d’âge est de 40 ans, la plupart d’entre elles sont mariées et mères de familles), elles se retrouvent placées dans des familles comme nounous, à 500€ par mois, ou comme couturières dans des ateliers de confection. Mais elles doivent rembourser la somme empruntée pour le voyage et le visa : 150€ en moyenne chaque mois, sinon les agios augmentent très vite. A cela s’ajoute le loyer à payer, environ 150 €, et l’argent à envoyer à la famille en Chine. Et si un problème survient dans leur famille (maladie, décès, licenciement…) alors elles sont prises au cou. Alors elles se tournent vers une solution qui leur fait honte : la prostitution. Le calcul est vite fait : avec trois passes à 50€, elles peuvent payer toutes leurs dettes.
Mais voilà, elles ne connaissent rien des règles de protection en matière de maladies sexuellement transmissibles. Alors deux fois par semaine le Lotus Bus stationne sur le boulevard de la Villette à Paris, ou à Belleville. Cette antenne de Médecin du Monde apporte un soutien moral, judiciaire et médical. En une heure et demie, 110 femmes peuvent se présenter dans ce camping car. Elles y reçoivent des conseils, des ordonnances médicales, des préservatifs… La plupart d’entre elles bénéficient aussi d’un suivi gynécologique avec un interprète à l’hôpital Saint-Louis à Paris.
Ces femmes sont pour la plupart issues originaires du nord-est de la Chine. Un docteur de Médecin du Monde explique que « dans ces régions industrielles, hier fleuron de l’économie socialiste, la crise a d’abord touché les femmes. En perdant leur travail, elles ont dû renoncer aux bénéfices liés aux entreprises d’Etat, à l’accès aux soins, aux places en crèche, à l’éducation. Puis, mondialisation oblige, les moeurs ont changé. Les divorces se sont multipliés. Les mères célibataires aussi. »
Et ici, la prostitution les expose à d’autres sortes de violence : la police, les hommes violents, etc. Avec la loi sur la sécurité intérieure et la racolage passif les expose aux gardes à vue. Elles ont maintenant peur de la police et n’osent pas porter plainte contre les hommes violents qui sévissent lors de passes. Médecin du Monde les y encourage fortement et les aide dans leur démarche. Ainsi l’association a réussi à faire condamner un agresseur récidiviste.
Un petit pas car face à l’afflux de nouvelles arrivantes, le Lotus Bus est débordé. « Nous voudrions ajouter une tournée supplémentaire, changer de véhicule, mais nous manquons de moyens et le problème s’aggrave de jour en jour » conclut un médecin de l’association.
L’association adonc plus que jamais besoin de la solidarité de chacun, pour qu’on ne voit plus ces scènes de migrantes obligées de se livrer à la prostitution.