Prostitution : la loi de la jungle ?

Deux ans après le vote de la loi sur la pénalisation des clients, l’association Médecins du Monde publie les résultats d’une étude qui mesure l’impact de cette nouvelle législation sur la santé des travailleur(euse)s du sexe. Le bilan est sévère, comme l’explique Irène Aboudaram, coordinatrice à Médecins du Monde, en charge de l’enquête.

Deux ans après le vote de la loi sur la pénalisation des clients, l’association Médecins du Monde publie les résultats d’une étude qui mesure l’impact de cette nouvelle législation sur la santé des travailleur(euse)s du sexe. Le bilan est sévère, comme l’explique Irène Aboudaram, coordinatrice à Médecins du Monde, en charge de l’enquête.

ELLE. Quels sont les principaux enseignements de votre étude ?

Irène Aboudaram. Nous avons travaillé avec onze associations et deux chercheuses pour mener cette enquête qualitative. Il en ressort que les conditions de vie des prostitué(e)s se sont fortement dégradées au cours de ces deux dernières années, avec une augmentation générale des violences sexuelles, insultes, braquages… Les clients disent que ce sont eux qui prennent désormais des risques et imposent leurs conditions, comme des rapports non-protégés ou une baisse des tarifs.

ELLE. L’étude relève aussi les limites du « parcours de sortie de la prostitution »…

Irène Aboudaram. Très peu de personnes ont, en réalité, bénéficié de ce parcours car les conditions d’accès et les modalités ne permettent pas de le suivre. Il manque des hébergements, et les allocations financières proposées sont bien souvent insuffisantes pour vivre sans continuer son activité. D’où l’impossibilité de sortir de la prostitution.

Jean-François Corty, le médecin globe-trotteur et humaniste

http://www.ladepeche.fr/article/2016/12/23/2484123-jean-francois-corty-le-medecin-globe-trotteur-et-humaniste.html

Engagé très tôt dans l’action humanitaire, Jean-François Corty est aujourd’hui directeur des opérations internationales de Médecins du Monde. Un Toulousain qui a réalisé son rêve.

Dès l’année du bac, Jean-François savait qu’il voulait faire de la médecine pour s’engager dans l’humanitaire. Une enfance partagée entre le Maroc et la Haute-Garonne, auprès d’un père dentiste et d’une mère prof de biologie, a suffi pour sensibiliser l’enfant du Comminges au sort des plus démunis. «Je voyais dans la médecine la possibilité de faire des choses concrètes, pour ensuite pouvoir en parler et faire changer les choses», explique-t-il. Étudiant en médecine à Toulouse, Jean-François fait son stage à l’antenne locale de Médecins du Monde, tout en faisant du bénévolat à Médecins sans Frontières. Une année d’études en sciences politiques parachève sa formation, faisant de lui un médecin militant. Pendant les années 2000, Jean-François sillonne les théâtres de guerre et de catastrophes naturelles pour Médecins sans Frontières, du Libéria à l’Afghanistan, en passant par l’Iran, le Niger ou l’Erythrée, en tant que médecin ou chef de mission. Focalisé sur son objectif, Jean-François demeure pudique quant à son vécu en terres parfois très hostiles. «Chaque terrain est différent. Il peut y avoir beaucoup de stress et de violence. On doit faire confiance à notre équipe», avoue-t-il. En 2009, le médecin rejoint Médecins du Monde en tant que directeur des opérations France. «Le fait d’avoir grandi dans un milieu rural m’a sensibilisé à la question de la précarité», note-t-il. La solidarité et l’égalité de l’accès aux soins sont les valeurs portées par Jean-François avec le développement de programmes dans des zones oubliées des politiques publiques. «Médecins du Monde est une organisation militante. On agit sur le terrain, puis on témoigne de ce que l’on voit sur la base des opérations pour faire changer les choses», précise Jean-François. «Travailler au sein d’une organisation indépendante des partis politiques et de l’agenda partisan est très important pour moi. Continuer la lecture

Loi sur la prostitution: les associations dénoncent « un effet d’annonce »

le « parcours de sortie de la prostitution » prévu par le texte, abondé par l’Etat à hauteur de 4,8 millions par an, est très largement sous-financé vu les objectifs qui lui sont fixés, dénoncent les associations dans un communiqué.

La proposition de loi visant à renforcer la lutte contre la prostitution et à accompagner les personnes prostituées (PPL) sera définitivement adoptée ce mercredi par les députés, après un ultime débat et presque deux ans et demi de parcours parlementaire.

Pas forcément une bonne nouvelle pour les associations qui défendent les prostituées, pour lesquelles cette loi serait trop orientée vers la répression, et pas suffisamment vers l’accompagnement des prostituées.

Un budget sous-financé

Ainsi, le « parcours de sortie de la prostitution » prévu par le texte, abondé par l’Etat à hauteur de 4,8 millions par an, est très largement sous-financé vu les objectifs qui lui sont fixés, dénoncent dans un communiqué Act-Up et Acceptess-T (LGBT), Aides (sida), le planning familial, Médecins du monde, et huit associations d’accompagnement des travailleurs du sexe.  Continuer la lecture

Appel à rétablir les amendes aux clients de la prostitution

par Guillaume Frouin

NANTES (Reuters) – La ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, a appelé jeudi les députés à rétablir les amendes pour les clients de la prostitution, à la veille du retour à l’Assemblée de sa loi contre « le système prostitutionnel ».

Cette disposition avait été supprimée fin mars par le Sénat, où la droite est majoritaire, qui avait en revanche refusé d’abroger le délit de « racolage » pour les prostitué(e)s.

« Le Sénat a été assez indigne dans la manière de traiter le sujet, en renversant la situation : des femmes prostituées qui doivent être protégées, il en a fait des coupables, alors que ce sont des victimes », a dit Marisol Touraine en marge d’une rencontre à Nantes avec plusieurs associations d’aide aux personnes prostituées.

« Le délit de racolage a amené les femmes à se cacher, et il a été beaucoup plus difficile, pour les associations, pour les médecins et les structures sociales, d’entrer en contact avec elles », a-t-elle ajouté. « Or, pour accompagner les femmes qui se prostituent, pour garantir leur état de santé, on a besoin d’aller vers elles. Le délit de racolage, c’est l’assurance du repli et qu’on ne les verra plus. »

 

LES ASSOCIATIONS DIVISÉES

Marisol Touraine a aussi estimé que la pénalisation des clients était une « disposition importante » du projet de loi, mais a rappelé qu’elle s’inscrivait « dans un ensemble de mesures, cohérentes et globales, qui visent à renforcer la place des associations ». Continuer la lecture

Prostitution : Médecins du Monde interpelle les Sénateurs

Médecins du Monde envoie aujourd’hui à chaque Sénatrice et Sénateur un webdocumentaire rassemblant des témoignages de personnes se prostituant. Les 30 et 31 mars prochains, la proposition de loi sur la prostitution sera examinée au Sénat. Il est donc essentiel que les élus français entendent la parole des principales concernées.

Afin de faire entendre leur voix, Médecins du Monde a envoyé aux Sénatrices et Sénateurs des témoignages recueillant la parole de quatre personnes se prostituant. Ces dernières expliquent à quel point elles redoutent l’impact de la pénalisation des clients et la crainte de voir se développer une prostitution dans des lieux plus isolés. Continuer la lecture