Après les Japonais, les Syriens. Patrick David, praticien hospitalier au CHU de Reims et membre actif de Médecins du Monde, revient d’une nouvelle « aventure » humanitaire.
Il rentre du Liban où il est allé au-devant des réfugiés Syriens. « J’étais à Ersal, une ville située dans la vallée de la Bekaa et surtout très proche de la frontière avec la Syrie ».
Homs, ville syrienne et épicentre de la révolte, n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres. Les combats et les violences qui s’y déroulent font fuir des familles entières.
Elles quittent leurs maisons et leurs vies et s’en vont à pied vers le Liban. Dans l’espoir de pouvoir rentrer bien vite ou, pour certains, de trouver un travail au Liban.
Aussitôt la frontière passée, hommes, femmes et enfants sont pris en charge par Médecins du Monde et son partenaire local Amel.
« Ils arrivent fatigués et stressés. On commence par s’occuper des femmes enceintes et de ceux qui sont atteints de pathologies chroniques telles que le diabète. » Les réfugiés qui sont actuellement environ 1 500 du côté de Ersal sont hébergés dans plusieurs établissements de la ville. Médecins du Monde, Amel et la municipalité organisent cet hébergement dans les gymnases, les écoles ou autres salles.
Quand Patrick David et ses équipiers ne sont pas auprès des réfugiés, ils organisent l’intendance de façon à pouvoir faire face à un afflux brutal de réfugiés si la guerre civile éclatait : « Nous stockons du matériel de soin et des médicaments ».
Les médecins français s’inquiètent beaucoup pour leurs homologues syriens qui prennent de gros risques en soignant les blessés rebelles. Continuer la lecture
Archives de catégorie : Là-bas
« A Médecins du Monde, on dit qu’un soin sans témoin ne sert à rien »
jeudi 26.04.2012, 05:02 – La Voix du Nord
| • LE VISAGE DE L’ACTUALITÉCÉCILE BOSSYCOORDI |
L’association Médecins du Monde est présente à Calais depuis 2002, et à Dunkerque depuis 2006. Elle apporte aux migrants une aide médicale. Elle tente d’améliorer les conditions sanitaires dans les jungles. Elle témoigne de ce qu’elle y voit. Et ça demande beaucoup d’énergie. Cécile Bossy, 30 ans, a remplacé début marsMathieu Quinette en tant que coordinatrice des actions MDM dans le Dunkerquois.
PAR ESTELLE JOLIVET
Vous êtes arrivée il y a deux mois. Quel regard portez-vous sur la situation ?
« J’essaie de passer du temps sur site, pour voir ce que les migrants attendent de nous. Je rencontre aussi nos partenaires, je discute avec les bénévoles. Certains sont des exemples de force de conviction. Ils remettent l’individu au centre. Et dans ce cas, il n’y a pas de « on ne peut pas », c’est « vous allez voir, on pourra ! ». » En décembre, la Police aux frontières annonçait que les migrants avaient quasiment disparu du Dunkerquois.
Qu’en est-il ?
Malnutrition à Mayotte : le cri d’alarme de MdM
lequotidiendumedecin.fr 30/03/2012
En 2009, Médecins du Monde ouvrait un centre de soins pédiatriques à Koungou à Mayotte, afin d’améliorer l’accès aux soins des enfants les plus démunis. « Face au nombre croissant d’enfants arrivant au centre manifestement en situation de malnutrition, MdM a décidé d’évaluer la situation nutritionnelle des enfants de moins de cinq ans vus en consultation », explique l’association. L’étude a été menée du 1er avril au 1er juillet 2011 auprès de l’ensemble des enfants vus en consultation au centre de MdM ou en clinique mobile. Le repérage de la malnutrition se faisait par le recueil de l’âge, du sexe, du poids et de la taille des enfants. Sur la période de l’étude, 422 enfants de 0 à 59 mois ont été inclus. « Les résultats montrent une prévalence de la malnutrition aiguë chez 7,3 % des enfants rencontrés », souligne l’association. Un taux élevé mais qui semble stable par rapport aux enquêtes existantes, notamment celle réalisée en 2006 par l’Institut de veille sanitaire (InVS) qui retrouvait un taux de 7,5 % en population générale (12,3 % pour la malnutrition chronique). « Inacceptable », juge MdM si l’on se réfère aux recommandations de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et de l’OMS selon lesquelles des taux entre 5 % et 10 % indiquent une situation précaire.
Précarisation des populations.
L’étude a « certainement manqué de puissance pour mettre en évidence des facteurs de risque sociaux ou économiques de malnutrition aiguë », précise MdM qui fait néanmoins un certain nombre de constatations inquiétantes. Les enfants souffrant de malnutrition sont issus de familles aux ressources financières faibles et précaires, nombreuses le plus souvent. L’accès aux services essentiels tels que l’eau courante est également préoccupant. Plus d’un enfant sur 3 (39,3 %) n’y avait pas accès. Les pratiques et habitudes alimentaires sont également un enjeu majeur dans la lutte contre la malnutrition. À Mayotte, la diversification débute tôt (avant l’âge de six mois) et les aliments introduits en premier sont le riz et rapidement le poisson. On retrouve peu de fruits et légumes – pourtant disponibles – dans l’alimentation des enfants et beaucoup de féculents et de protéines.
L’accès aux soins pour la prévention et le suivi nutritionnel est essentiel. « En 2009, on estimait à plus de 18 000 le nombre d’enfants non affiliés à la sécurité sociale », souligne l’association ; « seule la moitié des enfants malnutris bénéficiaient alors d’un suivi en PMI et un quart obtenait un traitement nutritionnel », note-t-elle. Selon MdM, « la mise en place de la départementalisation territoire de Mayotte a contribué à la précarisation des populations », notamment étrangères. Et de s’alarmer : « Avec plus de 21 000 reconduites à la frontière en 2011, les politiques migratoires menées à Mayotte entraînent un harcèlement systématique des plus précaires. Ceux-ci renoncent à aller se faire soigner par peur d’être arrêtés. De nombreux enfants se retrouvent séparés de leurs parents, pris en charge par d’autres familles qui ne peuvent pas toujours assurer leurs besoins alimentaires. » Pour conclure, MDM rappelle que les statistiques de l’INSEE affichaient en 2010 un taux brut de mortalité infantile dans le territoire de « 13,5 % soit 4 fois plus élevé qu’en métropole ».
› Dr LYDIA ARCHIMÈDE
Médecins du Monde reprend ses activités dans le Nord du Mali
En réponse aux déplacements de population, MdM lance une intervention d’urgence médicale destinée aux déplacés internes et aux populations isolées de la Région de Kidal. Cette intervention s’appuiera sur les structures de santé existantes.
LA SITUATION
Le 3 février 2012, MdM suspendait ses activités à Kidal à la suite du bouclage de la ville et face à l’impossibilité d’intervenir dans les structures de santé périphériques. En suspendant ses activités, MdM attirait l’attention sur les déplacements internes de population alors que l’alerte humanitaire ne pointait que les mouvements de réfugiés vers les pays limitrophes tels que l’Algérie, la Mauritanie et le Niger. Suite aux combats autour de Kidal, une partie de l’équipe MdM quittait la ville le 11 février, accompagnant une quarantaine de familles qui y étaient bloquées.
LA REPONSE DE MDM
¬Aujourd’hui, on estime à plus de 63.000 le nombre de déplacés internes (source : OCHA â “ CICR). Médecins du Monde considère que la réactivation du système de santé est la clé pour le déploiement d’une réponse médicale d’urgence. Pour Pierre Verbeeren, directeur général de MdM Belgique, « les structures de santé sont idéalement positionnées pour répondre aux besoins médicaux des populations déplacées ou isolées avec l’aide des équipes mobiles redéployées et avec notre appui.»
Jacques Bérès : «A Homs, c’est pire qu’à Bagdad pendant la guerre»
Alors que les tractations se poursuivent pour évacuer les étrangers piégés dans Homs, le chirurgien Jacques Bérès témoigne de la situation sur place.
Jacques Bérès, 71 ans, rentre de Syrie. Chirurgien de guerre depuis quarante ans, cofondateur de Médecins sans frontières puis de Médecins du monde, il a passé douze jours dans Homs, avec un ordre de mission de l’Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis et France Syrie démocratie.
Bordeaux, 23 février: « La précarité vue par les médias » avec Dominique Gerbaud, Reporters sans Frontières et Pierre Salignon directeur général de Médecins du Monde
Médecins du Monde
« La précarité vue par les médias », nouvelle conférence de l’association des Bruits de la Rue, jeudi 23 février à 18h à Bordeaux IV. (1) Ce sera un nouveau temps fort, un temps d’échanges et de débats autour d’une question dont on ne parle, au fond, que rarement à moins que ne surgisse par exemple une période de grand froid et que, mauvaise conscience aidant, les médias relaient le soudain empressement des pouvoirs publics.
« Les Bruits de la Rue » que préside Georges Viala, par ailleurs président de la Banque Alimentaire, ont d’abord sollicité un journaliste à la riche expérience professionnelle. Dominique Gerbaud a en effet exercé son métier, à la fois dans la presse régionale et nationale, à la Nouvelle République du Centre Ouest à Tours, au sein de l’hebdomadaire la Vie puis du quotidien La Croix dont il a été chef du service politique et le rédacteur en chef avant d’être porté, en 2009 à la présidence de Reporters sans Frontières, à un moment où d’autres décrochent, ce qui ne l’empêche pas au demeurant de pratiquer l’art d’être grand père. Epris de justice et de fraternité, cet homme de convictions a accepté, avec empressement, de venir les partager avec tous ceux qui croient que le rôle de l’information est essentiel dans la façon dont une société comme la nôtre rend compte de ce que l’on nomme « la précarité ». Etat des lieux donc, sans complaisance, mais ouvert sur l’avenir.
Et, l’implication de « Médecins du Monde » dans l’ »association des Bruits de la Rue aidant, son directeur général Pierre Salignon viendra apporter le témoignage d’une ONG dont le travail de terrain, au bénéfice des démunis, dépasse souvent tout ce que l’on peut imaginer. Et là, le rôle de l’information, la manière de communiquer ne comptent pas pour rien dans le travail et les missions de « Médecins du Monde ». Rendez vous ce 23 février pour un temps de réflexion vigoureux et prospectif qui s’inscrit dans la continuité des conférences de Serge Paugam, Guillaume Le Blanc et Jean Maisondieu.
1. Université Montesquieu, Bordeaux IV, 35 Place Pey Berland à Bordeaux, 23 février 18h, Amphithéâtre Léon Duguit.