« A Médecins du Monde, on dit qu’un soin sans témoin ne sert à rien »

 

jeudi 26.04.2012, 05:02 – La Voix du Nord

 Cécile Bossy, 30 ans, est arrivée sur le littoral pour Médecins du Monde début mars. Ph. ®S. ALCALAY Cécile Bossy, 30 ans, est arrivée sur le littoral pour Médecins du Monde début mars. Ph. ®S. ALCALAY

|  • LE VISAGE DE L’ACTUALITÉCÉCILE BOSSYCOORDI |

L’association Médecins du Monde est présente à Calais depuis 2002, et à Dunkerque depuis 2006. Elle apporte aux migrants une aide médicale. Elle tente d’améliorer les conditions sanitaires dans les jungles. Elle témoigne de ce qu’elle y voit. Et ça demande beaucoup d’énergie. Cécile Bossy, 30 ans, a remplacé début marsMathieu Quinette en tant que coordinatrice des actions MDM dans le Dunkerquois.

PAR ESTELLE JOLIVET

dunkerque@lavoixdunord.fr

Vous êtes arrivée il y a deux mois. Quel regard portez-vous sur la situation ?

« J’essaie de passer du temps sur site, pour voir ce que les migrants attendent de nous. Je rencontre aussi nos partenaires, je discute avec les bénévoles. Certains sont des exemples de force de conviction. Ils remettent l’individu au centre. Et dans ce cas, il n’y a pas de « on ne peut pas », c’est « vous allez voir, on pourra ! ». » En décembre, la Police aux frontières annonçait que les migrants avaient quasiment disparu du Dunkerquois.

Qu’en est-il ?

[SOURCE]

« Il faut des mesures concrètes contre les inégalités de santé » (Dr Olivier Bernard président de Médecins du monde)

 lequotidiendumedecin.fr 22/04/2012

« Durant les dernières semaines de campagne, je vois tout d’abord qu’on a peu parlé de santé alors qu’il s’agit d’un sujet de préoccupation majeur des Français. Dans l’entre-deux-tours, j’espère que les questions de santé en général et de santé et précarité en particulier seront plus abordées. Pour le moment, au niveau des deux candidats finalistes, on a parlé un peu des dépassements d’honoraires et des déserts médicaux. Continuer la lecture

Trouvez-vous que la santé soit un thème de la campagne actuelle ?

 

Olivier BERNARD : « On en parle peu au regard des enjeux très importants. »

Quels sont ces enjeux ?

« En 2003-2004, la loi contre l’exclusion a permis la création de la Couverture maladie universelle (CMU). On a pu fermer dix centres de Médecins du monde en France sur trente-deux. Mais depuis plusieurs années, notre activité augmente de 10 % par an. En outre, nous accueillons des populations qui passent au travers des mailles du filet médico-social. Nos centres reçoivent 12 % d’enfants et d’adolescents (deux tiers des enfants de moins de 6 ans ne sont pas à jour de leurs vaccinations). Et les deux tiers des femmes enceintes qui viennent chez nous n’ont pas accès à des soins prénataux. »

Que demandez-vous aux politiques en campagne ? Continuer la lecture

La santé, un souci pour tous, mais un voeu pieux pour les candidats

Nous poursuivons notre série sur les sujets évités par la campagne présidentielle. Tous les candidats à la présidentielle ont affiché leur volonté de garantir un égal accès aux soins à tous. Au-delà de l’intention louable, la santé reste relativement absente des débats, alors même qu’elle est l’un des premiers sujets de préoccupation des Français. Sans doute pour éviter d’aborder un sujet qui risque de fâcher…

 

(Illustration Santé - GILE MICHEL/SIPA)

(Illustration Santé – GILE MICHEL/SIPA)

Pour une fois, tous sont d’accord : l’accès aux soins de tous les Français est primordial. Le programme santé des candidats à la présidentielle s’arrête là. Quelques vagues propositions par-ci, par-là et le débat s’en va. « La santé a toujours été un sujet difficile à aborder en période électorale, au-delà de la question financière », note Olivier Bernard, président de Médecins du Monde France.

[SOURCE]

Médecins du Monde enlève sa caravane

Médecins du Monde a retiré sa caravane de la place Charles VII. Médecins du Monde a retiré sa caravane de la place Charles VII. – (Photo NR d’archives)

C’est fini. La petite caravane blanche de Médecins du monde, installée depuis plus de 10 ans sur la place Charles VII a été vandalisée il y a quelques jours ( porte fracturée et miroir intérieur brisé) pour la troisième fois. Un acte de malveillance qui attriste évidemment les responsables du mouvement et les incite aujourd’hui à mettre fin à leur mission, du moins «sous cette forme».

Dans ce lieu unique, des SDF ou toutes personnes souffrant de la solitude étaient accueillis autour d’un café ou d’une boisson. Ils y trouvaient de l’écoute, du réconfort et par exemple des conseils pour rejoindre des lieux susceptibles de les accueillir plus durablement. «Symboliquement, ajoute Médecins du monde dans un communiqué, les délinquants qui ont cassé le miroir ne pourront pas s’y regarder: nous les comprenons, le fait de s’y voir doit être insupportable.»

Médecins du Monde alerte les candidats sur la santé des plus pauvres

Sabrina Bouarour – publié le 21/02/2012

Médecins du Monde a dévoilé ce matin sa campagne 2012 pour la présidentielle et les législatives afin d’interpeller les candidats sur la dégradation des conditions sanitaires pour les personnes en situation de précarité.

« Le système de santé français est aujourd’hui malade et ce sont les populations précaires qui en souffrent le plus ». Tel est le diagnostic du docteur Olivier Bernard, président de Médecins du Monde, qui lancera le 28 février une campagne pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle sur  « la remise en cause d’un accès équitable au soin »

Les chiffres de la « détresse sanitaire » donnés par l’association sont sans appel : 80% des populations qui consultent l’ONG n’ont aucune couverture maladie, ¼ viennent se faire soigner trop tardivement, 68% des femmes enceintes n’ont pas accès aux soins prénataux et plus de la moitié présente un retard de suivi de grossesse. Quant aux enfants soignés,  2/3 d’entre eux ne sont pas suivis par une PMI et 2/3 des moins de 6 ans ne sont pas à jour dans leurs vaccinations.

L’ONG dénonce notamment les effets sur la santé publique des politiques répressives contre les plus pauvres. « Au-delà de la crise, un certain nombre de politiques stigmatisent certaines populations que l’on prend en charge », estime Olivier Bernard. Les usagers de drogue, les personnes se prostituant, les Roms et les populations sans domicile et sans papiers sont les premiers touchés.

« Régulièrement, le travail de vaccination et les traitements mis en place sont interrompus par les expulsions. On a souvent distribué du matériel de première nécessité qui a été réquisitionné par la police », explique Jean-François Corty, directeur des Missions France, qui observe une résurgence des « maladies de la pauvreté », comme la tuberculose. « Quand vous évacuez des squats régulièrement, quand vous mettez des gens à la rue, vous créez les conditions de dégradation de la santé mais aussi d’émergence de la maladie », constate-t-il. Continuer la lecture