Médecins du monde s’implante dans la campagne auvergnate

 

L’organisation humanitaire a ouvert sa première mission en milieu rural en France, dans les Combrailles, en Auvergne.

Valérie Pillet, assistante sociale de la mission de Médecins du monde à Saint-éloy-les-Mines.

 (Bruno AMSELLEM / SIGNATURES)

Valérie Pillet, assistante sociale de la mission de Médecins du monde à Saint-éloy-les-Mines.

L’objectif n’est pas de soigner, mais d’accompagner des personnes en difficulté vers le système de santé de droit commun.

Avec cet article

Le contour de la vitrine est resté bleu, héritage de l’époque où les locaux étaient occupés par un laboratoire d’analyses médicales. Depuis le début de l’année 2013, ces murs abritent la première mission de Médecins du monde ouverte en milieu rural en France.

Basée à Saint-Éloy-les-Mines, un bourg situé à une heure de route de Clermont-Ferrand, l’antenne couvre une partie des Combrailles, peuplée d’environ 20 000 habitants, dans le nord du Puy-de-Dôme. Au rez-de-chaussée, un petit salon et un cabinet médical équipé à minima. À l’étage, deux bureaux, une salle de réunion et une pharmacie de base.

Ni réfugiés ni SDF, mais des personnes isolées et abandonnées

Installée derrière un comptoir, Michelle Magnier est chargée de l’accueil. Avant de prendre son poste, en septembre, cette bénévole se demandait ce que pouvait bien venir faire l’organisation humanitaire dans ce coin du Massif central. « Comme la plupart des Éloysiens, je pensais que c’était pour s’occuper des réfugiés », dit-elle.

La commune abrite en effet un centre d’accueil de demandeurs d’asile, inauguré en janvier 2012. Maintenant, l’Auvergnate sait que cela « n’a rien à voir ». « Nous avons aussi chez nous beaucoup de gens en situation de précarité », constate-t-elle. Et certains d’entre eux peuvent renoncer à se soigner.

« On voit bien dans notre travail qu’il existe dans ces zones une population difficile d’accès, pour qui la santé n’est pas une priorité, note Olivier Lesens, médecin au CHU de Clermont-Ferrand. Cela génère des retards de diagnostic et de prise en charge. Ce ne sont pas des SDF, mais ces personnes se sentent à la fois isolées et abandonnées. En plus, elles ont du mal à aller chercher de l’aide. » Animateur d’une formation « précarité-santé » pour sensibiliser les généralistes à la question, il a poursuivi sa réflexion en proposant à Médecins du monde de lancer cette mission dans sa région, plus précisément dans les Combrailles.

Un phénomène de renoncement aux soins

Mixte par sa population – des néoruraux y sont implantés – et son économie – l’agriculture y côtoie l’industrie –, le secteur n’est pas un désert médical. « Les renoncements aux soins sont liés à des facteurs très divers, poursuit Pascal Dessenne, psychologue clinicien et co-créateur du projet. Cela peut être lié aux fins de mois difficiles et à l’isolement géographique, mais cela peut être aussi de l’auto-exclusion. On a des droits sociaux, mais on laisse tomber parce que c’est trop complexe. En plus, en campagne, le phénomène est moins “lisible”. Les médecins ont aussi du mal à gérer la suite des consultations. Ils font des prescriptions pour un examen, sans avoir forcément à l’esprit que leurs patients n’ont pas toujours les moyens de se déplacer à Clermont. »

L’initiative a été fraîchement accueillie par certains élus et professionnels de la santé du cru, étonnés de voir débarquer sur leurs terres une ONG plus réputée pour sa présence à l’étranger ou son aide aux sans-abri. « Nous n’avons pas vocation à faire des soins, sauf exception, insiste Hala El Khoury, la coordinatrice de la mission auvergnate. Nos trois médecins bénévoles font d’abord des diagnostics et ne prennent pas le travail de leurs collègues. Nous accompagnons des personnes en difficulté pour les faire revenir dans le droit commun. »

Un dispositif expérimental et à durée limitée

Soutenue financièrement par l’agence régionale de santé, la structure se veut être un « appui supplémentaire » à ce qui existe déjà. « On ne cherche pas à se substituer aux acteurs locaux », souligne Olivier Lesens. Le dispositif s’appelle d’ailleurs Rescorda, pour réseau de santé et coordination d’appui. Il se veut expérimental et à durée limitée, l’objectif étant de le transmettre à un autre intervenant dans trois ou quatre ans. L’expérience est en cours d’extension dans les Combrailles, vers des parties où des agriculteurs sont susceptibles d’en bénéficier. Elle pourrait aussi être reproduite dans autres régions.

Après une longue période préparatoire, le démarrage a été lent. À ce jour, seuls vingt dossiers sont ouverts. Beaucoup concernent des néoruraux attirés par les mirages de la vie au grand air. « Il s’agit souvent de femmes isolées », précise Valérie Pillet, l’assistante sociale. Elle suit ainsi une jeune femme de 19 ans, sans emploi et isolée après avoir a rompu les ponts avec sa famille. Après un premier contact lié au traitement d’un problème hormonal, d’autres maux sont remontés à la surface : mauvaise vue, surpoids… « On a pris rendez-vous avec une diététicienne qui vient une fois par mois à Saint-Éloy, raconte Valérie Pillet. C’est gratuit, et cette jeune femme ne le savait pas. Tout cela est un travail de longue haleine. »

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Un taux de pauvreté supérieur à celui des villes

Selon un rapport du Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER) et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) publié en 2010, le « taux de pauvreté monétaire moyen » dans l’espace rural était 2006 de 13,7 %, contre 11,3 % dans l’espace urbain. En outre, dans plus d’un tiers des départements de France métropolitaine, le taux de pauvreté dans la population rurale dépassait 19 %.

Sans les quantifier, le rapport distingue deux catégories de précaires. La première regroupe les agriculteurs dont l’exploitation dégage peu de revenus, les personnes victimes de la désindustrialisation, les personnes âgées à faible revenu isolées, les jeunes sans qualification et parfois en rupture familiale ; la seconde regroupe les néoruraux confrontés à des difficultés à la fois financières et liées à l’isolement, les familles urbaines en situation de pauvreté s’installant en milieu rural et les personnes en « errance ».

PASCAL CHARRIER (dans le Puy-de-Dôme)

L’accès aux soins toujours difficile pour les plus pauvres

L’accès aux soins toujours difficile pour les plus pauvres

Par figaro iconAFP agence – le 16/10/2013
La fréquentation des centres de soins de l’ONG Médecins du Monde en France augmente, met en garde l’organisation.

On y pense peu, mais ceux qui n’ont pas accès aux soins en France, malgré notre système médical envié, restent nombreux. En 2012, l’ONG Médecins du Monde a accueilli plus de 30.500 personnes dans ses centres d’accueil, de soins et d’orientation (Caso), des étrangers pour la plupart. Un chiffre en progression de 3,7% par rapport à 2011, et de 24% par rapport à 2008.

Parmi les personnes soignées dans ces consultations, la quasi-totalité vivent sous le seuil de pauvreté (98%) et 70% connaissent de graves difficultés de logement (13,2% sont SDF), a dévoilé l’ONG mercredi dans son rapport annuel 2012. La part des mineurs, qui représentaient 12,5% des visiteurs en 2012, a considérablement augmenté en 5 ans (+69%).

Autre indicateur alarmant: 43% des personnes venues consulter présentaient un problème de santé qui aurait dû être traité plus tôt, et 22% ont renoncé à se soigner au cours des douze derniers mois. «Ces deux indicateurs sont en constante progression depuis plusieurs années», souligne le Dr Jean-François Corty, directeur des missions France pour MdM.

Les Portugais, les Espagnols et les Italiens rejoignent les rangs

Les patients, à plus de 90% des étrangers, sont principalement originaires d’Afrique subsaharienne, du Maghreb et de l’Union européenne. Les Roumains, Algériens, Français, Tunisiens et Marocains sont les plus représentés. Continuer la lecture

Medecin du monde en campagne

 

Pamiers. Medecin du monde en campagne

 

Pamiers. Medecin du monde en campagne
Pamiers. Medecin du monde en campagne

Dernièrement, des représentants de Médecins du monde ont sillonné Pamiers pour convaincre la population de l’importance de l’association. Le but est de garantir à tous un accès au soin. C’est une association militante qui a permis à faire évoluer la législation en matière de santé. Elle garantit une transparence budgétaire qui n’a pas d’équivalent : 78,5 % des dons sont utilisés pour des missions sociales, 15,5 en recherche et 6 % servent au fonctionnement de l’association.

La Dépêche du Mid

La misère médicale gagne Nantes

Philippe Jarrousse : « Nos consultations ont augmenté de 40 % en 2 ans ».

La misère médicale gagne Nantes, alerte Médecins du monde

Les cinq salariés et les 70 bénévoles de Médecins du Monde s’inquiètent. À Nantes, comme dans la France entière, la misère gagne du terrain et déborde largement les systèmes médico-sociaux mis en place par l’institution publique.

« Aujourd’hui, explique le docteur Philippe Jarrousse, délégué régional de Médecins du Monde Pays de la Loire, 14 % de la population vit en dessous du seul de pauvreté de 964 euros par mois. Et parmi nos visiteurs, une personne sur trois vient parler de sa pathologie avec retard soit par méconnaissance des dispositifs mis à leur disposition, soit en raison de la difficulté des parcours administratifs à entreprendre. »

Cette double analyse, renforcée à Nantes par une arrivée croissante de réfugiés étrangers, a incité Médecin de Monde à présenter deux demandes urgentes dans le cadre de la journée internationale du refus de la misère : « La réunion de la CMU et de l’aide médicale d’état dans une même carte Vitale. »

Médecins du Monde inquiet de l’accès aux soins en Europe

En 2011, la moitié des patients examinés dans des dispensaires de l’association au sein de l’Union européenne n’avaient pas reçu les soins dont ils ont besoin.

L’association Médecins du Monde (MDM) a établi jeudi un «constat inquiétant» de l’exclusion croissante de l’accès aux soins en Europe, à l’occasion d’une réunion internationale tenue à Athènes «en solidarité» avec la Grèce menacée de «crise humanitaire» par la rigueur.

Les observations de MDM dans de grandes villes européennes attestent d’un recul de la prise en charge frappant même des populations en principe prioritaires comme enfants et femmes enceintes, a souligné au cours d’une conférence de presse le président de MDM-France, Olivier Bernard.

[SOURCE]

MERCI pour cette belle journée des donateurs .

Un grand merci à tous les donateurs présents hier au siège de Médecins du Monde,

Merci pour vos questions, vos encouragements, votre enthousiasme,

Merci de votre aide, de votre soutien,

Merci de permettre à Médecins du Monde de continuer encore et encore à

« Soigner ceux que le monde oublie peu à peu ».

Le comité des donateurs.