Mardi matin, à 9 heures, les forces de l’ordre ont expulsé une quarantaine de roms d’un terrain appartenant à Véolia dans le quartier de la Capelette (Xe arrondissement). Caroline Gaudard, de l’association « Rencontres Tsiganes » était sur place, avec Médecins du Monde et le Samu social. « Nous sommes arrivés à 8 heures. Une soixantaine de policiers sont arrivés et on nous a demandé de quitter les lieux avant de bloquer les trois accès au terrain et de créer un périmètre de sécurité. Les collégiens qui rejoignaient le collège Romain Rolland, situé en face, ont dû présenter leur livret scolaire pour pouvoir passer et aller en classe. » Continuer la lecture
Archives de catégorie : Ici
Pierre Micheletti, co-auteur de « AFGHANISTAN, gagner les cœurs et les esprits »
Pierre Micheletti est médecin de santé publique, professeur associé à l’IEP de Grenoble.Ancien directeur des programmes et président de Médecins du Monde France, il a notamment publié Humanitaire, s’adapter ou renoncer, chez Hachette en 2008.
Il est le co-auteur de AFGHANISTAN, gagner les cœurs et les esprits, un livre qu’il a dirigé et qui est coédité par RFI et les Presses universitaires de Grenoble.
Les Roms évacués à Saint-Denis « forcés » de monter dans tramway puis RER
(AFP) – il y a 1 heure
PARIS — Les Roms évacués mercredi d’un campement à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ont été « forcés » de monter dans un tramway puis dans le RER, a affirmé vendredi Médecins du Monde (MdM) rapportant des témoignages de personnes visées par l’expulsion.
« On était forcés (…), on était désespérés, à chaque fois embarqués dans d’autres trains », raconte à l’AFP Calin, un homme de 28 ans, un des Roms évacués du terrain de Saint-Denis. Pour ce père de deux enfants, qui n’a pas souhaité donner son nom, le trajet a duré environ 3 heures.Il se trouve désormais, avec une trentaine d’autres Roms, dont de nombreux enfants, au pied du périphérique parisien, a constaté une journaliste de l’AFP. A la suite de l’évacuation du campement de Saint-Denis, ils ont été délogés à deux reprises, à Aubervilliers puis Paris. »Certains racontent que dans un premier temps, après leur expulsion, ils ont dû monter par groupes de 10 dans un tramway surveillé par deux CRS », raconte Livia Otal, coordinatrice de la mission Rom de Médecins du Monde, qui traduit les propos des Roms expulsés.
« Puis la RATP a mis à disposition une rame entière, surveillée par des CRS », ajoute Mme Otal. « Une fois au terminus à Noisy-le-Sec, les CRS les ont dirigés vers le RER », dit-elle. Elle rapporte que les CRS les auraient empêchés de descendre à leur guise du RER. Continuer la lecture
Le cercle infernal de la guerre et de la famine en Somalie
Par Bernard Juan, membre de Médecins du monde
Article paru dans le monde du 07.08.11
Plus de vingt ans d’horreurs, de faim, de massacres, d’épidémies, d’ignorance, d’arbitraire, de viols, de mort, d’argent sale ; bref, la guerre si elle dure ce n’est pas que les Somaliens s’y complaisent, mais que des forces antagonistes ont des intérêts convergents à ce qu’elle dure.
La fabrication et la vente d’armes sont presque un business comme un autre dans un monde de libre-échange, où la liberté concerne en réalité les biens et rarement les personnes. Les Somaliens le vivent au quotidien. Ce peuple est alimenté dans ses conflits par des forces extérieures et enfermé dans ses frontières où seuls les plus aisés et chanceux échappent à cette prison à ciel ouvert pour aller dans une autre geôle juste de l’autre coté de la frontière : les camps de réfugiés au Kenya, au Yémen ou en Ethiopie. Dans ces camps où les politiques font spectacle de leur compassion, où les humanitaires soignent ceux qui ont eu les moyens et la force de fuir le conflit somalien.
Les médias nous montrent l’horreur de ces camps, mais ce n’est que l’écume d’une mer que personne ne peut plus voir. Le sud de la Somalie est un endroit où la mort est certaine, moins par le manque récurrent de nourriture que par l’accord tacite entre tous de gérer le conflit plutôt que d’y mettre fin, une routine, depuis des années.
Il est révoltant qu’un phénomène constant apparaisse tout d’un coup comme un événement nouveau, demandant une mobilisation en urgence pour soigner les symptômes, mais jamais les causes réelles et profondes de cette horreur qui ne trouble les pays riches que sporadiquement.
Une maraude nocturne à Strasbourg avec Médecins du Monde
le 11/08/2011 à 05:00 par Geneviève Daune-Anglard
Emma a été vue par les bénévoles de Médecins du Monde pour la première fois la semaine dernière. Bien que ne parlant pas français, elle apprécie le passage de l’équipe, le café et la soupe, les soins qui lui sont prodigués. Photos Dominique Gutekunst
Chaque vendredi des deux mois d’été, Médecins du Monde fait la tournée des sans-abri à Strasbourg pour leur proposer soins, boissons chaudes et, surtout, contacts humains. Une démarche très appréciée de la plupart des personnes à la rue.
L’ambulance est de réforme, mais entretenue et mise à disposition par les HUS (Hôpitaux universitaires de Strasbourg), elle continue à effectuer régulièrement les rondes nocturnes de Médecins du Monde. À bord, ce vendredi, quatre bénévoles de l’association, un médecin, Catherine, une infirmière, Adèle, une élève infirmière, Pauline et le chauffeur Fred qui ont tous revêtu le gilet blanc siglé Médecins du Monde.
Outre les médicaments courants, deux caisses contiennent des bouteilles thermos remplies de café, d’eau chaude pour le thé ou de soupe. Il y a également des paquets de biscuits, de chips ou des boîtes de pâté et dans un coffre, des paires chaussettes propres et des couvertures.
L’ambulance s’ébranle pour sillonner les quartiers de Strasbourg, à la rencontre des personnes qui y vivent et y dorment. Des personnes trop souvent invisibles le jour pour nos yeux qui ne veulent pas les voir, mais qui deviennent évidentes la nuit, campant ou occupant les encoignures de portes ou les passages couverts pour être à l’abri de la pluie. Continuer la lecture
Les Roms sont d’abord des Européens migrants
La présence des familles roms à Marseille date du début des années 2000. Il fallut attendre l’année deux mille cinq pour que, sous la pression des associations et des riverains, les pouvoirs publics commencent à s’émouvoir. Les premières réactions furent plaintives comme : « Pourquoi diable sont-ils venus ? », ou craintives comme : « Surtout ne rien faire qui puisse provoquer un appel d’air ! »