Syrie : l’armée de Bachar al-Assad marche sur Alep au risque d’une « catastrophe humanitaire »

Bruno Rieth

En Syrie, l’armée du régime a lancé une grande offensive à Alep pour récupérer les quartiers est de la ville aux mains de la rébellion. La France parle d' »une catastrophe humanitaire » en cours. Entre les canons de Bachar, les bombes de Moscou et les kalachnikovs de la rébellion, il reste plus de 250 000 habitants coincés au milieu.

C’était une ville coupée en deux depuis 2012. A l’est, les quartiers tenus par la rébellion. A l’ouest, ceux de l’armée de Bachar al-Assad. Elle est aujourd’hui en passe d’être entièrement reprise par les forces loyalistes. Depuis maintenant deux semaines, Bachar al-Assad, qui a toujours fait d’Alep un enjeu majeur – la ville avant le début du soulèvement anti-régime était la capitale économique de la Syrie – a intensifié la pression et lancé une grande offensive au sol appuyée dans les airs par l’aviation russe. 

Les bombes moscovites se sont focalisées sur les hôpitaux, pour essouffler la rébellion. Mardi 29 novembre, Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères, a évoqué « une catastrophe humanitaire » et a appelé à la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.

« Depuis mardi dernier, l’intensité des combats a redoublé. Une nouvelle phase de conquête a débuté avec de nombreux bombardements qui visent particulièrement les dispositifs de soins », a témoigné le docteur Jean-François Corty, directeur des opérations internationales de Médecins du Monde, au Figaro.  Continuer la lecture

« Nous, Médecins du monde, sommes tous des Médecins d’Alep « 

Par des membres de Médecins du monde

Alep… où bientôt, ne resteront plus que les cadavres de ses habitants qui n’auront pas pu fuir, pas pu se protéger. Depuis presque trois mois, les quartiers Est de la ville font l’objet d’un siège odieux qui ne leur donne pas d’autre choix que de tenter de partir pour éviter la famine. Depuis ces derniers jours, ces quartiers subissent des bombardements incessants, de plus en plus puissants, forts et tellement dévastateurs que l’intervention massive de l’aviation russe et l’utilisation d’armes à sous-munitions ne font aucun doute.

De son côté, le régime intervient au sol, soutenu par ses alliés et des groupes armés dans une grande offensive terrestre pour reconquérir l’Est de la ville. Aucun compte n’est tenu des populations civiles qui seront massacrées tant que les rebelles tiendront ces zones, ces rebelles qu’ils veulent anéantir impitoyablement et au plus vite. Vite avant que la communauté internationale ne se décide enfin à réagir devant ce massacre ignoble. Sinon, il sera probablement trop tard. Continuer la lecture